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Quelle volée de bois vert !

Ma lettre « Pourquoi je ne serai jamais vegan » a déclenché des dizaines de commentaires incendiaires.

Exemples :

« Allez au diable car c’est à cause de gens comme vous que peut être des gens n’osent franchir le pas du véganisme. Mesdames et messieurs, n’écoutez pas cet imposteur. Et renseignez-vous auprès de sources indépendantes et réellement rigoureuses scientifiquement. » (Baron)

« votre article est évidemment faux et dégradant, je pense que vous avez besoin de soins. (..) Franchement si j’étais vous, j’irais me laver la langue pour un aussi gros mais énorme mensonge. » (Marina)

« Vous vouliez avoir des avis sur cet article ? C’est un torchon, désolé. J’ai rarement lu quelque chose d’aussi pénible. » (Morgan)

« C’est carrément honteux d’écrire et diffuser de telles inepties! Votre analyse est une véritable caricature sans aucune rigueur scientifique, bourrée des raccourcis dans le but de manipuler les lecteurs et lectrices. Il faudrait vérifier qui vous finance pour faire preuve d’autant de mauvaise foi… on a quand même le sentiment que le lobby de la viande n’est pas loin. » (Adam)

Eh ben, je suis habillé pour l’hiver (qui approche) !

Alors j’ai préparé la lettre d’aujourd’hui pour leur répondre et :

  • Dire à mes amis vegans qu’ils se trompent lourdement sur l’intérêt du régime végétalien ;
  • Reconnaître qu’il faut aussi entendre certaines critiques des vegans.

Mais d’abord, je voudrais remercier aussi tous ceux qui m’ont apporté leur soutien.

Car sur les 450 commentaires reçus, 350 sont très positifs ! Comme Annick, qui me dit ceci :

« Merci Xavier, ta lettre est particulièrement bienvenue car nous avons envoyé 2 bœufs a l’abattoir ce matin et cela ne me remplit jamais de joie. Mais comme tu dis cela fait partie du cycle de la vie et je dois de l’apprécier comme un don ».

Ou Olivier :

« Je suis entièrement d’accord avec votre commentaire. Manger des produits animaux mais « raisonnablement ». Quant à tuer des animaux, l’homme l’a toujours fait… mais pas pour se goinfrer. C’est là où je trouve que le film Avatar est très instructif: comment ce peuple tue les animaux…en les remerciant et avec « amour ». J’ai vu un jour un éleveur tuer 2 moutons: il leur a parlé, les a caressés, les a rassurés….L’animal ne s’est pas débattu. L’éleveur les connaissait bien ses bêtes. Oui , je suis contre l’élevage intensif et ces abattoirs inhumains.»

Quant à Françoise, Maryse et Carole, leur témoignage personnel apporte de l’eau à mon moulin :

« J’ai été élevée végétarienne, puis suite à des carences à l’adolescence, j’ai dû changer mes habitudes alimentaires. Je consomme peu de viande, mais de façon « responsable ». Je trouve, personnellement, que cet article reflète beaucoup ce qu’il m’est arrivé, et explique magnifiquement l’ensemble de cette situation quelque peu délicate! Merci ! » (Carole)

 « Ayant été végétarienne pendant longtemps dans ma jeunesse et ayant fait le tour de tous les régimes extrémistes (qui effectivement peuvent s’avérer utiles dans un premier temps) j’en suis depuis longtemps revenue aux mêmes conclusions que vous. » (Françoise)

« A une époque où l’on appelait ce régime le végétalisme, que j’ai pratiqué durant des années, je voudrais dire que celui-ci a fait beaucoup de dégâts dans mon corps et mon cerveau : inflammations chroniques des intestins, grande fatigue constante, et perte de mémoire irréversible. Depuis une vingtaine d’années, je mange à nouveau de la viande, du poisson, des fruits de mer, et des oeufs, et je ne suis plus fatiguée ». (Maryse)

Et en effet, je tiens à le REDIRE HAUT ET FORT :

Il est risqué de manger végétalien, c’est-à-dire sans œuf ni poisson.

Je confirme : le régime végétalien peut causer des CARENCES graves

Comme je le disais dans ma lettre précédente :

  • il faut bien s’y connaître pour équilibrer correctement un régime végétalien ;
  • et il faut acheter beaucoup de compléments alimentaires, pour être sûr de ne pas avoir de carence dangereuse.

Attention, cela ne veut pas dire que c’est impossible.

Si vous savez parfaitement ce que vous faites, vous pouvez vivre plus de 100 ans et en pleine forme, avec un régime végétalien !

Le problème, c’est que beaucoup de vegans sont franchement ignorants en micro-nutrition… et les commentaires que j’ai reçus me l’ont hélas confirmé !

A vous lire, chers vegans, la plupart d’entre vous ne connaissent qu’un seul risque de carence, la vitamine B12.

Les risques de déficience en choline, en oméga-3 ou en vitamine A, on dirait que vous ne voulez pas en entendre parler !

Beaucoup de vegans m’ont écrit pour me dire qu’ils ont des « prises de sang parfaites ».

Mais le problème, c’est que les prises de sang standards ne détectent pas de carence en choline, en oméga-3 ou en vitamine A !

Même des carences en fer, zinc, magnésium et en vitamine B12 peuvent passer inaperçues dans une prise de sang !

Encore une fois, je ne dis pas qu’il est impossible d’être vegan et en bonne santé… je dis juste qu’il est très important de faire ce qu’il faut pour éviter les carences  !

J’en rajoute une couche : encore d’autres carences pour les végétaliens

Et en plus, j’ai même oublié dans mon article de parler de certaines carences nutritionnelles :

  • Carence en L-carnitine[1] : je suis assez impardonnable de l’avoir oublié, tant la L-carnitine est un nutriment précieux pour notre santé !

Par exemple, des chercheurs de la prestigieuse clinique Mayo aux Etats-Unis ont découvert que la L-carnitine réduit de 27 % la mortalité après une attaque cardiaque[2].

D’autres études ont montré qu’une carence en L-carnitine accroît le stress oxydant chez les sportifs[3]… et pourrait rendre les hommes moins fertiles[4] !

Mais surtout, la L-carnitine est indispensable au bon fonctionnement de nos mitochondries, les petites centrales énergétiques au cœur de nos cellules.

Or des médecins de pointe pensent que le cancer est lié à un dysfonctionnement de nos mitochondries[5]… et c’est sans doute vrai également pour Alzheimer[6] et d’autres maladies chroniques.

Ce n’est donc pas le moment de se priver de L-carnitine… et savez-vous où l’on en trouve ?

Essentiellement dans la viande rouge !

Heureusement, on en trouve facilement en complément alimentaire – mais manifestement, la plupart des vegans ignorent totalement qu’ils devraient en prendre régulièrement !

  • Carence en taurine et créatine : ces carences sont moins vitales mais je les signale tout de même pour être complet.

Les végétaliens tendent à manquer de créatine… résultat : quand on leur donne ce nutriment en complément alimentaire, leurs facultés intellectuelles s’améliorent[7] ! Et ce n’est sans doute pas le seul bienfait de ce nutriment, qui pourrait aussi prévenir les AVC[8].

Quant à la taurine, il est bien établi que les végétaliens ont des taux anormalement bas[9], ce qui est un accélérateur de vieillissement.

Ma conclusion sur les risques de CARENCE des vegans

Donc OUI, il est parfaitement possible de manger vegan et d’avoir une santé extraordinaire.

Simplement, cela exige de bien s’y connaître et d’avaler beaucoup de compléments alimentaires.

Ce n’est pas un problème en soi – je recommande moi-même à tout le monde de prendre certains compléments alimentaires, surtout après 50 ans.

Le vrai souci, c’est que beaucoup de vegans refusent de reconnaître les risques de carence, par idéologie pure et simple !

Certains d’entre eux n’hésitent pas à dire n’importe quoi (par exemple, vous lisez un peu partout sur Internet l’idée farfelue selon laquelle la taille de nos intestins prouverait que l’homme est végétarien et non pas omnivore).

Je respecte profondément les convictions des vegans, et il ne me viendrait pas à l’idée de les empêcher de vivre selon leur spiritualité.

Mais je leur demande d’arrêter de se voiler la face sur la réalité scientifique du régime végétalien et la nécessité absolue de bien équilibrer leur alimentation !

Les vegans disent que leur régime est bien meilleur pour la santé que de manger des steacks-frites tous les jours – et c’est VRAI, évidemment !

Oui, vous serez toujours en meilleure santé en mangeant uniquement des végétaux plutôt qu’en vous gavant de pizzas, burgers et autres aliments industriels ultra-transformés.

Mais si je vous écris cette lettre, c’est pour vous aider à atteindre une santé optimale

L’objectif de mon projet Santé Corps Esprit, c’est que chacun d’entre vous puisse vivre à 100 % de ses capacités, au moins jusqu’à 100 ans !

Et je suis désolé, mais pour la majorité des gens, c’est strictement impossible en suivant un régime purement végétalien, sans complément alimentaire.

Et quand mes amis vegans me jurent qu’ils « se sentent très bien », je les invite à se méfier, car certaines carences mettent des années avant de produire leurs méfaits !

Cela étant précisé, je dois reconnaître que le débat est plus ouvert sur la question ETHIQUE.

Peut-on tuer des animaux sans les faire souffrir ?

Les vegans disent qu’il est impossible de manger des produits animaux sans les faire souffrir.

Voici ce que dit avec force le commentateur « Hingue » :

« Vous êtes pour le fait de tuer des animaux à condition de ne pas les faire souffrir !!! Mais c’est IMPOSSIBLE ! En admettant qu’ils aient vécu une belle vie heureuse en extérieur, sans surpopulation, chouchoutés par leurs éleveurs etc (seule une minorité d’animaux ont cette chance-là), que croyez-vous qu’il se passe dans leur tête quand on les matraque pour les obliger à monter dans le camion qui va les transporter vers l’abattoir (ce mot à lui seul me glace le sang) : ils vont voyager des heures, voire des jours pour certains d’entre eux au travers de l’Europe, sans eau sans nourriture sous la chaleur étouffante ou dans un froid glacial (je pense aux poulets que l’on aperçoit sur les extérieurs des camions). Beaucoup meurent d’ailleurs pendant ce transport.

Que croyez-vous qu’il se passe dans leur tête quand, arrivés à leur destination finale, issus ou pas d’élevages respectueux de leur bien-être, abattoirs bio ou pas (voir l’exemple de l’abattoir de Vigean !), ils entendent leurs congénères hurler dans les couloirs de la mort, ils sentent ces odeurs de sang et de tripaille (avez-vous déjà entendu des petits veaux ou agneaux PANIQUES appeler leur maman ? ) : vous croyez vraiment qu’ils ne savent pas ce qui va leur arriver ? Vous croyez vraiment que leur mort pourra être douce ? Et je ne parle pas des étourdissements RATES… Si toutefois un étourdissement était programmé…

Et que penser des poussins femelles des races de poulets à viande qui sont passés vivants, et conscients, au broyeur, ceci pour gagner du temps… Côté races de ponte, cette fois-ci ce sont les poussins mâles qui sont passés conscients au broyeur… COMMENT osez-vous dire qu’il pourrait y avoir une mort douce ??? »

A cela, je voudrais répondre une chose : oui, l’abattage des animaux sans souffrance est impossible dans le système actuel.Mais n’oublions pas que l’utilisation des abattoirs est très récente dans l’histoire.

Jadis, c’était l’éleveur qui tuait sa bête directement sur place, sans stress ni souffrance.

Ensuite, il y a eu des petits abattoirs dans chaque village – ce qui épargnait aux animaux les fameux transports en camion.

Mais ils ont été rachetés progressivement par des industriels, qui les ont regroupés en d’énormes usines. Et ils ont forcé le gouvernement à mettre en place des normes sanitaires… qui sont impossibles à respecter avec un abattage à la ferme…

…et c’est ainsi qu’abattre ses animaux traditionnellement est devenu interdit !

Aujourd’hui, certains militants demandent des abattoirs mobiles, qui se déplacent de ferme en ferme.

C’est une solution intéressante, mais il y en a sans doute d’autres.

Oui, il faut faire preuve de créativité, d’imagination… Mais le jeu en vaut la chandelle !

Et l’argument écologique, alors ?

Enfin, il y a l’argument écologique en faveur du véganisme.

Pour Sandrine, comme pour d’autres vegans, il n’y a pas photo :

« Pour ce qui est des conséquences désastreuses au niveau écologique, je vous invite vivement à vous renseigner !! les preuves quant aux besoins en eau pour produire 1 kg de protéines animales sont effarantes ! de plus, 70 % des terres mondiales sont destinées aux céréales pour les animaux alors que la famine disparaîtrait si on utilisait ces surfaces pour les hommes. »

De mon côté, chère Sandrine, je vous invite (ainsi que tous les lecteurs intéressés) à lire ce dossier très bien fait de l’INRA.

Ce rapport bat en brèche beaucoup d’idées fausses sur l’élevage… et notamment la quantité d’eau qu’il faut réellement pour fabriquer 1 kilo de viande.

Dernière question : l’élevage est-il indispensable pour enrichir les sols ?

Pour Christophe, c’est clairement « non » :

Je m’inscris en faux sur ce que vous dites concernant l’épuisement des sols, et les engrais d’origine animale comme seuls engrais efficaces et naturels utilisables en agriculture biologique. L’agriculture conventionnelle épuise et détruit les sols, par le labour et les utilisations d’engrais chimiques et de pesticides, fongicides et autres cides… Mais l’agroécologie et la permaculture non, et les engrais verts (notamment légumineuses) et/ou un bon compost sont des « engrais » suffisants pour éviter l’épuisement des sols cultivés en polyculture…

Est-ce que la permaculture végétale pourrait être la réponse aux problèmes de la planète ?

Je ne sais pas, je l’avoue très humblement.

Mais si vous avez des convictions à ce sujet, n’hésitez pas à les partager en commentaire de cet article !

Et pour conclure, je voudrais donner la parole à Karen, une vegan constructive, qui propose une réflexion intéressante :

Si tout le monde devenait vegan l’espace de 2 mois les industriels seraient obligés de changer le mode d’agriculture, l’alimentation des animaux et le système inhumain des abattoirs.. Le peuple a toujours eu le pouvoir mais il l’a oublié alors on râle chez soi et on ne fait rien c’est pour cette raison que j’ai fait ce choix . C’est en réaction à cette surconsommation récente de produits animaux. C’est dans ce sens-là que ça peut marcher je pense : tout stopper pour reprendre mieux …Ce n’est que mon avis mais je vous remercie pour cette lettre car si des personnes veulent être vegan elles sauront qu’il faut se supplémenter….Belle continuation à vous et merci aussi pour les commentaires écrits c’est très intéressant à lire …

PS : je tiens à remercier chaleureusement mon ami Julien Venesson, écrivain, journaliste scientifique et auteur de nombreux best-sellers, qui m’a apporté de nombreuses idées précieuses pour cette lettre.

Pour poursuivre la réflexion, je vous invite à lire son article « L’homme est-il végétarien par nature », publié sur son site il y a quelques années.

Sources :

[1] Effect of L-carnitine supplementation on the body carnitine pool, skeletal muscle energy metabolism and physical performance in male vegetarians, Novakova K., Kummer O., Bouitbir J., Stoffel SD., Hoerler-Koerner U., Bodmer M., Roberts P., Urwyler A., Ehrsam R., Krähenbühl S., European journal of nutrition, February 2016, US National Library of Medicine

[2] L-carnitine in the secondary prevention of cardiovascular disease: systematic review and meta-analysis, DiNicolantonio JJ, Lavie CJ, Fares H, Menezes AR, O’Keefe JH, Moyo Clinic Proceedings, June 2013, US National Library of Medicine

[3] The effect of two-week L-carnitine supplementation on exercise -induced oxidative stress and muscle damage, Parandak K, Arazi H, Khoshkhahesh F, Nakhostin-Roohi B, Asian journal of sports medicine, June 2014, US National Library of Medicine

[4] L-carnitine levels in the seminal plasma of fertile and infertile men: correlation with sperm quality, Matalliotakis I, Koumantaki Y, Evageliou A, Matalliotakis G, Goumenou A, Koumantakis E, International journal of fertility and women’s medicine, May 2000, US National Library of Medicine

[5] Voir notamment les travaux du Dr Laurent Schwartz

[6] Maladie d’Alzheimer : la piste des mitochondries, usines cellulaires trop stressées, Florence Rosier, Décembre 2017, Le Monde Sciences

[7] The influence of creatine supplementation on the cognitive functioning of vegetarians and omnivores, Benton D, Donohoe R, The British journal of nutrition, April 2011, US National Library of Medicine

[8] Potential of creatine or phosphocreatine supplementation in cerebrovascular disease and in ischemic heart disease, Balestrino M, Sarocchi M, Adriano E, Spallarossa P, Amino Acids, August 2016, US National Library of Medicine

[9] Plasma and urine taurine levels in vegans, Laidlaw SA, Shultz TD, Cecchino JT, Kopple JD, The American journal of clinical nutrition, April 1988, US National Library of Medicine

213 commentaires

  • Kim dit :

    Bonjour,
    En reponse a tous les commentaries a propos de
    votre analyse sur le vegetalisme pour etre precis.
    J’ aimerais vous donner un lien tres interessant qui
    donne des informations tres impertinentes quand a ce mouvement effet de mode a mon humble avis
    et qui en arrive a des debordements, voir a des reflexions et meme a des comportements extremes ( voir des infos dans la presse et sur la toile via les reseaux sociaux). Bref, il faudrait juste reapprendre le bon sens des choses. Visiblement,de plus en plus de gens l’ on perdu.
    Donc ici le livre de Lierre Keith ” Le Myth du regime vegan ” ( ne me rappelle plus le titre exact car en anglais) mais vous le retrouver facilement sur le Web.
    Bonne lecture.

  • DORETTE LENTZ dit :

    Je vous soutiens à 100% ! La chasse, et élever des animaux pour les tuer et les manger a toujours exister !! Personnellement j’aime aussi les animaux, mais il ne faut pas mettre les animaux plus haut que les hommes. Combien d’humains meurent de faims ??D’autre part, si on ne mange plus de viande, que deviendront tous les éleveurs ?? les bouchers ?? les pâtissiers(car on ne doit pas manger d’œufs non plus) ??? et j’en passe … encore des chômeurs en plus ????On ne chasse plus, ben les cerfs et les sangliers nous envahiront, viendront manger les cultures des paysans et des maraîchers… Il faut rester les pieds sur terre quand même.. Mais dans quel monde vivons nous !!

  • S.Ha dit :

    Je voudrais vous faire partager ce texte, qui résume très bien, la raison pour laquelle nombre de personnes sont devenues végétariennes…et notre capacité, ensemble, à faire changer le monde que les industriels ont mis en place:

    Pourquoi êtes-vous végétarien ? (Texte de Arnaud Riou)

    La semaine dernière, j’ai rencontré pour notre film en Mongolie plusieurs familles d’éleveurs. Elles nous ont partagé leur quotidien, je leur ai raconté le nôtre. Pour eux, les centaines de chevaux sauvages, les troupeaux paissant dans des steppes sans limites, un quotidien dédié à un mode de vie nomade. Leur sourire est brillant. Ils sont en bonne santé et n’ont pas besoin de lunettes, tant ils sont habitués à scruter l’horizon à tout âge. “Pourquoi ne mangez-vous pas de viande ?” me demande l’homme curieux…

    Les Mongols sont carnivores. Dans cette culture nomade où on démonte la yourte deux à trois fois par an, il est bien difficile de faire pousser de la salade ! On vit avec les troupeaux. Il y a un contrat avec les animaux. Les moutons, les chèvres, sont en liberté. Ils broutent de l’herbe fraîche et de nombreuses plantes médicinales. Les animaux sont heureux toute leur vie et les éleveurs en prennent soin. L’homme me montre le col de son Del, un grand manteau qu’il porte jour et nuit. “Lorsque nous aidons les mères à mettre bas l’hiver, il faut couvrir les petits. Nous les cachons dans la fourrure pour les protéger. L’homme sourit. “Jamais nous ne mangeons les veaux… Imaginez-vous manger des enfants ?” L’éleveur m’explique qu’il connaît toutes les plantes de la steppe et qu’il part souvent au galop avec son fils pour emmener les troupeaux brouter dans une vallée où l’herbe est plus riche.

    Pourquoi êtes-vous végétarien ? Me demande l’homme. Je raconte que je suis devenu végétarien par conviction le jour où nos vaches sont devenues carnivores. Vingt ans que je ne peux plus avaler d’animaux morts. Je raconte à cet homme si doux les farines animales composées de carcasses de volailles et de poissons intoxiqués, les poussins broyés vivants, les porcs castrés. Je raconte la ferme des mille vaches. Ce que j’ai vu en visitant des abattoirs et qui m’a fait vomir. L’homme n’en revient pas. “Pourquoi ne laissez-vous pas les animaux en liberté dans vos prairies… Ils seraient plus heureux”. Je lui partage notre notion de propriété. Comment nous sommes attribués la propriété autant des terres que du peuple animal. En France, chaque bête est pucée, tracée. Chaque parcelle de terre appartient à quelqu’un. Nous n’avons plus chez nous de grandes étendues où les animaux peuvent courir librement. “Mais la terre est à tout le monde ! ” Me répond l’homme sidéré “Comme le ciel ! Pourquoi agissez-vous ainsi ?”

    C’est un choc de civilisation. Nous cherchons nos mots pour échanger. Pourtant nous nous comprenons très bien. Nous devinons entre les mots que nous sommes frères d’une même planète, même si nous n’y vivons pas au même endroit. De ses trois enfants, seul l’un est déterminé à reprendre son mode de vie nomade. Les autres ont été attirés par Oulan Bator, la Capitale, pour y suivre des études.

    Je lui raconte qu’enfant, chez ma grand-mère en Bretagne, j’allais chercher le lait dans des pots en fer. Que nos campagnes se sont tant transformées au cours de ces 40 dernières années. Que nous nous sommes coupés du vivant, de l’esprit de la terre et du sacré. Que c’est par recherche du progrès et du confort que nous sommes devenus esclaves de la modernité et bien souvent avides. Je lui demande ce qui lui manque, à lui, ou à ses enfants. “Nous ne manquons de rien… Nos enfants n’ont pas de jouets et pourtant ne s’ennuient pas ! Ils participent à la vie nomade. Nous vivons en lien avec la nature. Tous les jours, nous faisons des offrandes à la rivière, à la terre. C’est pourquoi notre mode de vie n’a pas changé depuis des siècles…”

    Je rentre à Paris, j’apprends la démission de Nicolas Hulot, il jette l’éponge ne se sentant pas à la hauteur de sa mission. Comment lutter contre les lobys ? J’apprends le même jour que le spectre d’un nouveau scandale sanitaire risque de frapper la Bretagne. Le géant de l’agroalimentaire Triscalia est soupçonné d’avoir vendu à un éleveur breton des aliments contenant des antibiotiques non autorisés pour les bovins. Encore une fois, l’avidité et le pouvoir… Chaque année, des millions de volailles sont abattues par mesure de précaution. La précaution ne consisterait-elle pas à écouter la nature pour voir de quoi elle a réellement besoin et à adopter des modes de vie où l’homme ne soit pas le plus grand prédateur.

    A combien de scandales devront-nous assister pour retrouver le lien sacré avec la terre, avec les animaux. Comment transformer notre rapport à l’écologie ?

    En France, plus d’un millards d’animaux sont tués chaque année.

    – 20 % des porcs meurent de stress ou de mauvais traitement avant d’arriver à l’abattoir
    – 80 % des poulets sont élevés sans jamais voir la lumière du jour
    – 99 % des lapins passeront leur vie en cage.

    Nous multiplions les maladies en consommant des animaux que nous avons nous-même empoisonnés. Comment en sommes-nous arrivés là ?

    Nous sommes ce que nous consommons et le fait de consommer autant d’animaux souffrants et emprisonnés ne nous libèrera pas.

    L’écologie n’est pas une option politique. On ne peut pas être pour ou contre ! L’écologie, est l’apprentissage de la vie. Nous sommes conscients ou inconscients de l’urgence écologique parce que nous sommes sensibles ou insensibles à notre environnement. Et cette sensibilité se développe et s’entretient par la méditation, l’ouverture du coeur, les balades en forêt, l’observation et la conscience. L’ouverture à l’environnement.

    Ces 17 dernières années, plus du tiers des oiseaux ont disparu des campagnes françaises. Difficile pour eux de se nourrir puisque 80 % des insectes volants ont disparu dans ces trente dernières années. Nous connaissons les causes, les pesticides, l’agrochimie. Les néonicotinoïdes. Les insecticides neurotoxiques très persistants n’augmentent même pas les rendements agricoles, au contraire. Ils rendent la terre de plus en plus stérile.

    Pour autant, nos politiques pinaillent, reculent l’échéance, se perdent en compromis. Les intérêts financiers des lobbys et les jeux politiques à court terme sont tels que je crois fermement que le changement viendra de la base, de notre mode de consommation, de production, de communication. Einstein disait qu’on ne change pas une société en se battant contre elle, mais en en créant un nouveau modèle qui rende le précédent obsolète.

    Alors, ce matin, loin d’être pessimiste, je rends hommage à toutes celles et ceux qui font des efforts pour s’alimenter différemment, plus en conscience et en respect, qui privilégient les petits producteurs et les récoltants en parlant avec eux de la façon dont ils cultivent ou élèvent.
    Je rends hommage aux agriculteurs, éleveurs, qui conscients de cette réalité cherchent à leur niveau des solutions alternatives.
    Je rends hommage à tous ceux qui développent le bio, les circuits courts, les AMAP, la permaculture, la biodynamie.
    Je rends hommage à tous ces hommes et ces femmes qui retissent du lien pour créer des potagers dans les campagnes comme dans les villes
    à celles et ceux qui se battent pour la liberté des semences potagères, des espèces végétales menacées.
    A celles et ceux qui se documentent, étudient, se renseignent et transmettent d’autres voies respectueuses de l’environnement.
    Je rends hommage à celles et ceux qui incarnent cette citation de Gandhi “Sois le changement que tu veux voir en ce monde”…
    Je sens que le temps est tellement venu…

    Arnaud RIOU

  • Georges BRIQUET dit :

    Mon cher Xavier Bazin,
    Je suis admiratif quant à votre persévérance pour entretenir cette vaine polémique.
    Nous avons à faire à un groupe d’illuminés qui s’obstinent à prêcher pour leur “catéchisme” en contradiction flagrante avec les lois de la nature et, comme avec toute personne aveuglée par ses croyances, vos arguments n’apporteront aucune solution.

    Depuis les origines (ou presque) nous sommes carnivores et constitués pour cela. Je pense que ces intégristes vont bientôt s’attaquer aux lions qui mangent les gazelles et même au genre humain qui extermine les moustiques et autres nuisibles de ce genre.

    Pour ma part, je préfère ignorer toutes ces divagations, respecter les animaux, manger un peu de tout en sachant que je le fais avec modération et surtout je veux que notre système politique, tout en acceptant les convictions, sanctionne les débordements que certains individus de cette “secte” commettent, en affichant une intolérance absolument irresponsable.
    Un fidèle lecteur.
    Cordialement

  • Evelyne BOUTET dit :

    Je suis désolée mais je ne suis pas du tout d’accord avec vous. Bien sûr chacun fait ce qu’il veut. Les civilisations ont évoluées , ce n’est pas parce que nos ancêtres faisaient telles ou telles choses que nous devons faire la même chose. Une alimentation réfléchie et équilibrée ne nuit pas à la santé. C’est à dire nous ne sommes pas obligés de manger du “cadavre” La nature s’est dotée d’une grande variété de ressources contenant des protéines et des acides aminés. Nous savons que les animaux élevés ou pas en batterie réagissent en stressant au moment de l’abattage et de ce fait leur viande en subi les conséquences. Je précise que je ne suis pas végan mais végétarienne. Il est prouvé que 87% des gaz à effet de serre proviennent des animaux d’élevage et de l’être humain et le reste des animaux dits sauvages. Voilà ce que nous avons fait de notre planète.

  • anne-françoise MARES dit :

    merci de ces propos. ils rejoignent tout à fait mon avis. Quand je vois le mot Vegan devant la devanture d’un restaurant ou pour la vente d’un produit, je tourne le dos !

    cordialement

  • Teyssier dit :

    Je suis d’accord pour dire que ces fous manquent de creatine …donc il faut vite en rajouter ….
    À mon époque ,nous étions tellement contents d’avoir un peu de viande !!!!! Et je n’en avais qu’un peu le dimanche …d’où les nombreux problèmes de santé par la suite ….ces femmes ( car elles sont en majorité ) feraient mieux de rentrer chez elles ,préparer une bonne purée avec un steack pour leurs enfants ,plutôt que de les bourrer de compléments alimentaires chimiques …le pire ? Comment peuvent- elles avoir la conscience tranquille ?
    Maintenant ,penser que dans les abattoirs ,il n’y a rien à faire ,ç’est faux ….
    Les Végans ont- elles demandé aux carottes et aux poireaux comment ils se sentaient quand on les arrache du sol ? Alors oui ,il faut rejoindre les vaches dans un pré et brouter à leur côté ….ou alors comme se sont des personnes qui n’ont rien pu apporter à la société ,elles espèrent se faire remarquer …moi j’essaierais ,Mais plus intelligemment ….

  • Bonjour, à minima, ne fermez pas les yeux sur ce qui se passe dans les camps de concentration pour animaux, ni dans les abattoirs. Voyez les documentaires sur You tube -par ex : Terriens, et voyez aussi cette pétition : change.org/VideosurveillanceAbattoirs,
    nous n’avons pas besoin de tuer pour vivre, mais comme beaucoup de gens préfèrent encore écouter leur estomac plutôt que leur coeur, il faut de la surveillance dans les abattoirs, en attendant qu’ils ferment tous.

  • Becker michele dit :

    J’adore les animaux, les poissons et j’adore les insectes, les plantes et les arbres
    Les plantes vivent sont intelligentes ( une autre intelligence que celle des hommes )
    Elles soufrent quand on les arrache elles soufrent quand on les mange crues et qu’on les mâche !
    Une laitue fraîche pleure quand on la coupe
    Alors si on ne mange pas d’animaux pas d’insectes pas de poissons pas de plantes , nous rompons notre chaîne de vie sur terre
    Ne mangeons rien et laissons l’occupation de la terre aux animaux, aux poissons , aux insectes et aux plante
    Elle s’en portera mieux !

  • Olivier Tassel dit :

    Bonjour,
    Je suis parfaitement d’accord avec votre article.
    Dans le même sens, j’ai pris l’habitude de dire aux personnes qui prônent le véganisme ou végétalisme, que si leurs aïeux sur trois générations avaient mangé comme eux, ils ne seraient pas là. Trop de carences …
    Bien à vous.

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