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De très bonnes nouvelles en ce début d’années 2020 !

  • L’hôpital de Melle, en Nouvelle Aquitaine, vient de s’équiper de casques et tablettes pour offrir la musicothérapie aux patients[1] ! « Il s’agit d’utiliser la musique auprès de patients en soins palliatifs mais aussi des personnes âgées touchées par l’anxiété, des douleurs ou des troubles du comportement », a déclaré le Dr Frackowiak.
  • La musicothérapie fait aussi son entrée à hôpital de Saint-Brieuc, dans le service de neurologie[2]. « Après un AVC, le risque de dépression est de plus de 75 %. La médiation musicale diminue très nettement ce risque », explique le docteur Claudia Vaduva. C’est le seul traitement sans effet secondaire ! »
  • Une nouvelle étude scientifique publiée dans Frontiers in Psychology confirme les effets assez incroyables de la musique sur le cerveau : les émotions négatives se transforment en positives… et l’activité du cerveau se synchronise[3] !

Et lors de la dernière Journée mondiale d’Alzheimer, la musicothérapie a été mise à l’honneur !

Ecoutez plutôt comment Edith Lecourt, auteur du livre La Musicothérapie, raconte une séance stupéfiante à l’hôpital Henri Mondor, à Créteil :

« On a fait écouter des extraits musicaux à des patients Alzheimer, assis en rond, et à un moment, il y a une patiente qui se met à battre la mesure, en rythme, puis à faire les nuances. Elle chantonne, ravie… On était très ému parce que c’était une patiente totalement absente, recroquevillée sur son fauteuil. Et là, elle dirigeait l’orchestre. Et bien ! »

Oui, la musique est bien LE nouveau « médicament » qui fait fureur aujourd’hui dans la communauté scientifique.

D’Hippocrate à Florence Nightingale : ils connaissaient déjà ses pouvoirs

Bon, autant le dire tout de suite : il était temps !

Dans la Grèce antique, des « musicothérapeutes » s’activaient déjà auprès des malades, avec leur lyre ou leur « aulos », une sorte de flûte à la tonalité émouvante[4].

Les sages-femmes de l’époque allégeaient les douleurs de l’accouchement par des des chants doux et monotones (les « mélopées).

Quant à Hippocrate, le père de la médecine, il jouait de la musique pour soigner ses patients atteints de « mélancolie » (dépression) !

Plus près de nous, au XIXe siècle, la grande fondatrice du mouvement des infirmières, Florence Nightingale, s’est illustrée en utilisant la musique pour soigner les blessés.

Malheureusement, au XXe siècle, la « révolution pharmaceutique » et l’obsession pour le « tout médicament » ont balayé ces méthodes, jugées archaïques…

… jusqu’à ce qu’elles reviennent récemment, par la grande porte de la science !

Mozart à la rescousse dans les blocs opératoires !

C’est une grande revue d’études qui a définitivement fait entrer la musique dans le cercle des thérapies indispensables en cas d’opération chirurgicale[5].

Les chercheurs ont passé en revue 73 études contrôlées, touchant près de 7 000 patients… et les résultats sont impressionnants.

La musique atténue l’anxiété liée à l’opération. L’effet est tangible : les patients qui attendent leur opération en musique ont moins besoin de médicaments pour s’endormir.

Encore mieux : ils ont moins besoins de médicaments contre la douleur !

De fait, il suffit de faire écouter de la musique aux patients avantpendant ou après l’opération chirurgicale pour réduire la douleur ressentie de deux points, sur une échelle de 0 à 10.

En France, cela fait des années que quelques médecins pionniers utilisent ce formidable anti-douleur :

« Dans mon service, nous proposons systématiquement aux personnes qui vont être opérées sous anesthésie loco-régionale, et qui seront donc conscientes au bloc, d’apporter un lecteur de musique type MP3 avec les morceaux de leur choix », témoigne Sébastien Bloc, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Claude-Gallien[6].

Quel progrès simple et utile, à un coût dérisoire !

Opérations, cancérologie, soins palliatifs : de la musique partout, vite !

Des chercheurs suédois ont aussi testé l’efficacité de la musique pendant… une coloscopie. De fait, cela fait beaucoup de bien pour passer en douceur cette opération si peu agréable[7].

Et que diriez-vous de profiter d’un concert de saxophone pendant une dialyse[8] ?

Cela a été testé par des chercheurs de l’Université de Bologne… et là encore, ils ont observé d’excellents effets sur le moral, la douleur et la saturation en oxygène !

À l’hôpital Sainte Périne à Paris, une formidable initiative a été lancée en soins palliatifs, pour atténuer la terrible douleur des malades en fin de vie.

Ce projet a été joliment baptisé « pansement Schubert » : lorsqu’un patient reçoit un soin douloureux (pansement d’escarre, pose de voie veineuse, etc.), il bénéficie d’un accompagnement musical à base de violoncelle, un instrument proche de la voix humaine.

D’après les premiers résultats, cela a permis de réduire la douleur des patients jusqu’à 50 %[10] !

Et le plus beau dans cette nouvelle « thérapie », c’est bien sûr que vous n’avez pas besoin d’aller à l’hôpital pour en profiter.

Vous pouvez en bénéficier chez vous – et je vous le recommande tout particulièrement dans deux cas : pour balayer vos douleurs et soigner votre cœur.

Musicothérapie chez vous, mode d’emploi

Si vous avez des poussées de douleurs, voici ce que je vous conseille de faire.

Choisissez une musique que vous aimez, de nature apaisante.

Allongez-vous sur votre lit ou votre canapé, écoutez là au casque si possible. Et pour être sûr d’être pleinement « dans » votre musique, veillez à ne pas être dérangé, et n’hésitez pas à vous mettre un masque sur les yeux !

Même conseil si vous avez une tension artérielle un peu élevée.

De nombreuses études scientifiques ont validé l’intérêt de la musique sur la tension artérielle et la fréquence cardiaque[11], notamment chez ceux qui souffrent d’une maladie du cœur[12].

Mais attention : toutes les musiques n’ont pas le même effet sur la tension !

Pour votre cœur, entre Mozart et un groupe de musique « pop/rock » comme Abba ou les Beatles c’est bien Mozart classique qu’il faut choisir[13] [14] !

Endormez-vous avec cette musique qui réduit le stress de 65 %

Cela dit, si vous voulez vous endormir[15] ou vous détendre, il y a encore mieux que Mozart.

Je vous en ai déjà parlé, mais je vous rappelle qu’un groupe de musicien s’est récemment associé à des scientifiques pour créer la musique la plus relaxante au monde[16] !

Et le pari a été gagnant : sur un petit panel de 40 femmes, leur titre musical a produit les meilleurs résultats, loin devant les autres musiques testées (y compris Mozart).

Ce morceau provoquerait même une baisse de l’anxiété de 65 %… à tel point que les chercheurs ont lancé cet avertissement : surtout, n’écoutez pas cette chanson en conduisant !

Vous pouvez l’écoutez ici : https://www.youtube.com/watch?v=UfcAVejslrU

Attention, n’attendez pas de la grande musique : par principe, un morceau est d’autant plus relaxant qu’il est « neutre », aléatoire, peu musical, avec le moins d’affect possible.

Bref, ne vous étonnez pas que ce morceau ait « battu » Mozart, qui lui, ne cherchait surtout pas à vous endormir !

Le vrai problème avec la musique

Au total, il est clair que la musique devrait être beaucoup plus utilisée médicalement :

  • Dans tous les services d’urgences, on devrait être accueilli par une musique apaisante, pour réduire l’anxiété et la douleur, souvent à son paroxysme ;
  • La musique devrait être systématiquement utilisée avant, pendant et après toute opération médicale, y compris en soins palliatifs ;
  • Et on devrait prescrire de la « musicothérapie » en cas de douleurs, d’anxiété, d’insomnie, d’hypertension artérielle, et pour la plupart des maladies du cerveau !

Mais cela prendra du temps, hélas, beaucoup trop de temps.

Pourquoi ? Parce que la musique ne rapporte rien à personne, en tout cas pas à Big Pharma.

C’est même pire que cela : la musique fait perdre de l’argent à l’industrie pharmaceutique… puisque les patients ont moins besoin de médicaments !

Selon le Dr Gérard Mick, neurologue à l’hôpital de Voiron en Isère :

« On sait aujourd’hui que l’on peut réduire de 30 à 60 % la consommation d’antalgiques (contre la douleur) en écoutant de la musique plaisante[17]. »

Pour le Pr Paul Glasziou, de l’Université Bond en Australie : « un médicament offrant la même efficacité générerait un commerce considérable ».

Malheureusement, le « commerce » a souvent nettement plus de poids que notre santé !

Sources :

[1] https://www.leprogres.fr/musicotherapie-l-hopital-monpensier-premier-a-s-equiper

[2] https://www.letelegramme.fr/une-mediation-musicale-innovante-et-apaisante-a-l-hopital-de-saint-brieuc

[3] https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2019.01561/full

[4] Patrick l’Echevin, Musique et Médecine, Stock Musique, 1981.

[5] Music as an aid for postoperative recovery in adults: a systematic review and meta-analysis, J. Hole et all, The Lancet, août 2015

[6] À l’hôpital, la musique apaise les douleurs opératoires, P. Fréour, Le Figaro, août 2015

[7] Gender differences when using sedative music during colonoscopy, I. Björkman, NCBI, 2013

[8] Effects of live saxophone music on physiological parameters, pain, mood and itching levels in patients undergoing haemodialysis, F. Burrai, NCBI, 2014

[9] Music interventions for improving psychological and physical outcomes in cancer patients, J. Bradt, NCBI, août 2016

[10] Quid de la musicothérapie sur les douleurs induites en soins palliatifs, infirmiers.com, juin 2016

[11] Effects of music on systolic blood pressure, diastolic blood pressure, and heart rate: a meta-analysis, RS. Loomba et R. Arora, NCBI, 2012

[12] Music for stress and anxiety reduction in coronary heart disease patients, J. Bradt, NCBI, 2013

[13] The Cardiovascular Effect of Musical Genres, HJ. Trappe, NCBI, mai 2016

[14] Mozart, but not the Beatles, reduces systolic blood pressure in patients with myocardial infarction, LC. Gruhlke, NCBI, décembre 2015

[15] Music for insomnia in adults, KV. Jespersen, NCBI, août 2015

[16] Band creates the ‘most relaxing tune ever’, The Telegraph, 2011

[17] Quand la musique adoucit les maux, S. Bedu, Cabinet de musicothérapie, octobre 2016

63 commentaires

  • el ahmadie al abanni nahida dit :

    trop intéressant merci.

  • Marcelle Turgeon dit :

    C’est magique pendant une opération et tellement efficace, avant, pendant et après!

  • nadeta dit :

    Bien sûr que la musique et le chant sont une thérapie. Regardez l’effet d’une berceuse sur un enfant, il est tout de suite apaisé.
    Le simple fait d’émettre un son procure des vibrations dans le corps totalement bénéfiques. La musique apaise et soulage de façon merveilleuse.

  • Corry Bulcke dit :

    Mon pere et decede in cancer depuis des znee une fille de 20 ans Elle et bien pour le moment druk et Elle ne s’ais plus avoir des enfants une Cocine cacer des pumeaux son Marie aussi
    Ma Mere demente decede juin l,annee passe une petit garcon de 10 Ans Mon frere une transplantation pancreas et rain a cose dus sucre lymheoedeem des vaines.
    Parkinson fibromyalgie ma file Tout par tout des invalide
    Covid problemes a marchez multiple sclerose.

  • saint-Jean dit :

    Sur le lien Youtube que vous avez communiqué :
    Le morceau de musique FR
    Marconi Union – Weightless donné en référence comme musique relaxante ne contient que des harmoniques aigûes qui sont agressives pour mes tympans, moi ce que je préfère et qui me détend le mieux ce sont les basses, or aucune basses dans ce morceau à la mélodie répétitive qui agace et offre peu d’ouverture à l’imagination, au rêve. Je préfère mille fois écouter Mozart… Donc je pense qu’il n’y a pas de règle comme il ne doit pas y avoir non plus de musique particulière sensée faire baisser le rythme cardiaque ou le stress, mais que ce sont les critères d’écoute, les sensibilités et les préférences de l’auditeur qui permettent le choix d’une musique plutôt qu’une autre. Tout est question de culture…

  • Moreau dit :

    Je suis complètement d’accord avec vous
    Pour moi c du matin au soir j ai 1 besoin de musique et parfois j ai besoin de chanter et voir de danser la musique me porte et me rend heureuse avec elle j oublié et c super
    Bonne journée

  • Grossenbacher dit :

    Pour l’avoir expérimentée en convalescence d’opération orthopédique je peux vous dire que la musique à haute dose imposée par l’établissement de soin devient un BRUIT PÉNIBLE parfois exaspérant. Même Mozart doit être dosé intelligemment! Et ne pas virer à la «  meule »!!

  • lacourtablaise dit :

    en attente d’opération sur le bloc opératoire ( opération de la main en anéesthèsie locale), j’en ai parlé au docteur Teissier (Montpellier) que l’attente était longue et que si c’etait possible, un baladeur FM serait le bienvenu . a l’intervention suivante, il me l’ont proposé et je peux vous dire que c’était super pour tuer le temps d’attente ( c’était vers 1986)

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