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Cher(e) ami(e) de la santé,

J’aimerais vous poser la question que tout bon médecin devrait poser à ses patients :

Quand avez-vous ri pour la dernière fois ?

Cela vous paraît peut-être anodin mais en réalité, pas du tout !

Bien au contraire…

Aujourd’hui, nous rions trois fois moins que dans les années 50, soit à peine 5 minutes par jour.

Les enfants, quant à eux, rient toujours autant : plus de 300 fois chaque jour1.

Or, une société qui oublie de rire, n’est-elle pas déjà une société malade ?

La preuve : quel médecin vous a invité à rire pendant la crise du Covid ?

Aucun, il me semble.

Quelle grossière erreur, car on sait parfaitement que le rire booste les défenses immunitaires :

Après avoir ri, vos immunoglobulines G, A et M grimpent en flèche2. Tout comme vos cellules T mais aussi des marqueurs immunitaires, comme le nombre de leucocytes et d’interféron gamma, une substance impliquée dans la régulation du système immunitaire.

Mieux encore, le rire abaisse aussi nos taux de cortisol et d’adrénaline, deux hormones du stress, et ce faisant, renforce notre immunité et fait barrière contre les infections3.

Mais ce puissant remède naturel ne rapporte rien… alors, tout le monde est d’accord pour le taire !

Pourtant, ses bienfaits commencent à être de plus en plus étudiés depuis que…

Cet homme évite le fauteuil roulant… en regardant des films comiques !

Norman Cousins est un journaliste américain connu.

En 1964, à 49 ans, les médecins lui diagnostiquent une spondylarthrite ankylosante, une inflammation de la colonne vertébrale, extrêmement douloureuse et handicapante.

Surtout, c’est une maladie incurable : au fur et à mesure, toutes les articulations se calcifient et ne forment plus qu’un bloc.

Il n’a donc pas grand-chose à faire que de compter sur les anti-douleurs dont les effets secondaires font terriblement peur (accoutumance, confusion mentale…).

Les médecins sont pessimistes : ils estiment ses chances de guérison à « 1 sur 500 ».

Ils affirment même qu’il finira certainement en fauteuil roulant.

Bien décidé à ne pas se laisser abattre, Norman Cousins fit une chose complètement folle.

Il décida de quitter l’hôpital, un environnement peu propice à son bien-être, selon lui, et de s’installer dans une chambre d’hôtel.

Il investit dans un projecteur et se mit à regarder des films comiques (essentiellement des caméras cachées et des Marx Brothers).

La première nuit le dérouta : il avait tellement ri qu’il s’endormit plusieurs heures durant, sans douleur.

Son intuition était juste, et il continua donc allégrement.

Mais le plus surprenant, c’est que ses examens cliniques s’amélioraient à mesure qu’il regardait ces films comiques.

Semaine après semaine, il recouvra peu à peu de ses forces par le rire… jusqu’à réintégrer la rédaction de son journal.

Surtout, malgré les douleurs, malgré l’angoisse, malgré le diagnostic… il a continué à rire4.

Or, c’est peut-être justement parce qu’il a ri, qu’il n’a plus eu de douleurs… (ou qu’il les a oubliées), car

Le rire-médicament… sur ordonnance ?

L’intuition de ce cher Norman Cousins a alors éveillé l’intérêt des scientifiques, intrigués :

Comment ce mécanisme aussi naturel que
respirer ou pleurer, pouvait-il faire de tels miracles ?

Sur le plan physiologique, rire permet de sécréter des endorphines, une sorte de morphine naturelle, qui calment les douleurs.

Une minute de rire serait même aussi efficace contre les douleurs qu’un médicament5 !

Les endorphines vont aussi booster la production de certains neuromédiateurs régulateurs de nos humeurs, comme l’acétylcholine, la dopamine et la sérotonine.

Or, non seulement elles sont en chute libre lorsqu’on est en dépression.

Mais surtout, ces 3 substances vous protégeraient des maladies neurodégénératives, comme l’affirme le neurologue et spécialiste du rire, Dr Henri Rubinstein :

« Le rire permet de fabriquer davantage d’acétylcholine, ce neurotransmetteur qui manque dans les maladies de la mémoire en général et plus précisément dans la maladie d’Alzheimer. Rire permet aussi de fabriquer davantage de dopamine, ce qui manque chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson6. »

Mais figurez-vous que le rire va bien au-delà. Véritable anti-douleur, stimulateur de bien-être et de bonne humeur :

  • Il fortifie le cœur et prévient les maladies cardiovasculaires7 (les risques d’infarctus seraient 3 fois moins nombreux chez les rieurs) ;
  • Il masse toutes les viscères (foie, rate, pancréas, reins, surrénales), prévient la constipation et facilite la digestion ;
  • Il augmente l’oxygénation du corps, extrêmement bénéfique. Une minute de rire intense équivaudrait à 10 minutes d’aviron ou de jogging à cet égard ;
  • Il rétablit le sommeil en chassant durablement le stress et en purgeant l’adrénaline ;
  • Il stimule le système parasympathique et provoque un calme intérieur ;
  • Il renforce les défenses immunitaires ;
  • Il libère les tensions physiques, stimule les muscles abdominaux, lombaires et pelviens (400 muscles en tout), et décontracte profondément ;
  • Il régule la glycémie8 et abaisse la tension artérielle et limiterait la formation de plaques d’athérome…
  • Il évacue et permet d’oublier l’espace d’un instant quelques-unes des 40 000 pensées qui nous traversent chaque jour…

Si vous en doutiez encore, souvenez-vous que l’évolution n’a gardé que les fonctions indispensables à notre survie : si le rire a traversé les siècles, c’est bien qu’il sert à quelque chose !

Mais c’est parfois plus facile à dire qu’à faire… Et la sinistrose ambiante ne pousse pas à des fous rires quotidiens.

Les événements de la vie non plus.

Ainsi David Servan-Schreiber, cancérologue et lui-même décédé d’une tumeur cérébrale, ne disait pas autre chose :

« Si je dois arrêter de rire au motif que j’ai un cancer, je suis déjà mort.

J’ai compris qu’il ne fallait jamais lâcher la faculté précieuse entre toutes

de rire de tout cœur. Même quand on est atteint d’une maladie mortelle, il reste

de nombreuses occasions de rigoler,

et je recommande chaudement de les saisir toutes au vol9. »


Alors, que faire quand on n’a plus le cœur à rire, l’envie de rire, l’occasion de rire ?

Faut-il faire semblant ? Oui et deux fois oui !

Rire jaune, dans sa barbe ou rioter : mêmes bienfaits !

Voilà certainement le plus grand secret des personnes en bonne santé : elles n’attendent pas d’être heureuses pour rire !

Car, comme le rappelle, cet extraordinaire médecin indien, le Dr Madan Kataria :

« On ne rit pas parce qu’on est heureux.

On est heureux parce qu’on rit ! »

Médecin à Mumbai, en Inde, Madan Katarua est comme frappé par une révélation : ses patients joyeux guérissaient plus rapidement que les autres.

Avec son épouse, professeure de yoga, ils décident de lancer le yoga du rire10, une méthode absolument novatrice.

Elle est fondée sur la découverte des neurosciences qui établit que « le corps ne fait la différence entre un rire spontané et un rire simulé ».

En 1995, ils débutent dans un parc, avec une poignée de personnes et leur proposent de combiner des rires sans raison, et des respirations yogiques (pranayamas).

Si certains participants « se forcent » dans un premier temps à rire, l’effet d’entraînement et de mimétisme l’emportent et tous se mettent à générer une « bonne partie de rire » pendant 20 minutes.

Depuis, le yoga du rire a fait florès, s’imposant dans plus de 115 pays du monde, et je parie qu’il existe à côté de chez un club de yoga du rire qui propose des séances11.

Des milliers de personnes en ont fait l’expérience : certaines auraient même arrêté leur anti-dépresseurs !

Bien que naturel, le rire s’exerce donc, s’entretient et se réapprend – et rassurez-vous, qu’on ait de l’humour ou non, ça fonctionne !

N’arrêtez jamais de rire, vous prendrez soin de votre santé le plus naturellement du monde…

Et avec beaucoup d’effets (plus que) désirables !

PS : Pourquoi, selon vous, le Dalaï-Lama arbore toujours un sourire aux lèvres ? « Mon passe-temps favori ? Rire », répond-il souvent.

Sources :

[1] https://www.scienceshumaines.com/a-quel-age-rit-on-le-plus_fr_42990.html

[2] Modulation of neuroimmune parameters during the eustress of humor-associated mirthful laughter. Altern Ther Health Med. 2001 Mar;7(2):62-72, 74-6.

[3] Lee S, Berk LS, et al. Cortisol and Catecholamine stress hormone decrease is associated with the behavior of perceptual anticipation of mirthful laughter. Résultats présentés lors du 121st Annual Meeting of the American Physiological Society (APS).

[4] Lire Comment je me suis soigné par le rire, Norman Cousins.

[5] Social laughter is correlated with an elevated pain threshold, RIM. Dunbar, The Royal Society, 2011

[6]Psychosomatique du rire, rire pour guérir, Dr Henri Rubinstein, éd. Robert Laffont, 2003

[7] « Effects of laughing and weeping on mood and heart rate variability » de S. Sakuragi, Y. Sugiyama et K. Takeuchi in Journal of Physiological Anthropoly and Applied Human Science, 2007.

[8] Homeostatic effect of laughter on diabetic cardiovascular complications: The myth turned to fact. DOI:10.1016/j.diabres.2017.11.014

[9]On peut se dire au revoir plusieurs fois, David Servan-Schreiber

[10]Le yoga du rire, Hasya yoga et clubs de rire du Dr Madan Kataria, Corinne Cosseron et Linda Leclerc, Trédaniel

[11] https://www.clubs-de-yoga-du-rire.com/

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