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L’histoire de la vitamine C contre le cancer est passionnante.

Elle commence avec l’immense chercheur Linus Pauling, couronné d’un Prix Nobel de chimie en 1954.

Comme beaucoup de visionnaires de la santé naturelle, il a lui-même été frappé par la maladie.

À 40 ans, il a découvert qu’il était atteint d’une forme grave de la maladie de Bright. Une maladie potentiellement mortelle… et jugée incurable par les médecins de l’époque.

Mais Linus Pauling trouve sur sa route un médecin providentiel, qui lui prescrit un régime alimentaire ciblé, ainsi que des vitamines et des minéraux. Résultat, il vivra très bien, jusqu’à l’âge de 93 ans !

Voilà comment est née sa passion pour les vitamines… et en particulier la vitamine C.

Après de longues recherches, il publie un livre décrivant les miracles de cette vitamine en prévention du rhume.

Mais très vite, il s’attaque à un sujet beaucoup plus lourd : l’effet de la vitamine C contre le cancer.

Le « traitement » anti-cancer qui dérange

Dans les années 1970, Linus Pauling s’allie avec le cancérologue écossais Ewan Cameron pour tester ce « traitement » sur des patients frappés par le cancer à un stade avancé.

Ils leur donnent 10 grammes de vitamine C par jour (une méga-dose !) et rapportent que les patients se sentent mieux, souffrent moins… et vivent plus longtemps que les autres !

Ces résultats font sensation… si bien que l’Institut National du Cancer (NCI) des Etats-Unis décide de lancer 2 études sur le sujet en 1978.

Le problème, c’est que les autorités choisissent de donner la vitamine C par voie orale (des comprimés à avaler) plutôt qu’en intraveineuse, comme le faisait Linus Pauling.

Une manœuvre délibérée, pour plomber un traitement jugé trop « alternatif »… ou une erreur malheureuse ? Impossible à dire.

Ce qui est sûr, c’est que la vitamine C par intraveineuse est 100 fois plus efficace que des comprimés pour élever le taux de vitamine C dans le sang… et c’est seulement à des doses très élevées que la vitamine C parvient à agir sur les cellules cancéreuses !

Conséquence : les études menées par l’Institut National contre le Cancer n’ont évidemment donné aucun résultat.

Et voilà comment ce traitement prometteur – pas forcément pour guérir le cancer, mais au minimum pour améliorer la qualité de vie des patients – a été enterré pendant de longues années !

(Entre parenthèses : il arrive fréquemment, hélas, que des études officielles sur des vitamines ou des minéraux ressemblent curieusement à des « opérations sabotage » : par exemple, on donne la forme synthétique de la vitamine E plutôt que la forme naturelle – ce qui fait une énorme différence – ou bien on donne la vitamine D sous forme d’ampoule tous les mois – inefficace – plutôt que sous forme de gouttes quotidiennes, etc.).

Mais 40 ans après, la vitamine C est en train de faire son grand retour contre le cancer.

La vitamine C revient par la grande porte !

D’abord, il est désormais établi que la vitamine C réduit les tumeurs cancéreuses in vitro. [1] Récemment, l’efficacité de la vitamine C a aussi été confirmée « in vivo », chez des souris, par des chercheurs français. [2]

Chez l’homme, quelques cas « cliniques » intéressants ont été décrits dans des revues médicales.

Par exemple, Jeanne Drisko de l’université du Kansas a rapporté le cas de deux patientes traitées pour un cancer des ovaires. [3]

En plus des traitements « conventionnels », elles ont toutes les deux reçues des injections de 15 grammes, puis 60 grammes de vitamine C en intraveineuse, en plus d’autres antioxydants (vitamine E et beta-carotène).

Dans les deux cas, on ne trouvait plus de trace de cancer après quelques mois.

Deux autres cas cliniques intrigants ont été décrits par des chercheurs canadiens. [4]

Il s’agit d’un homme de 49 ans atteint de cancer de la vessie ayant refusé la chimiothérapie (mais pas la chirurgie), et d’une patiente de 66 ans atteinte d’un lymphome, qui a refusé également la chimiothérapie après 5 semaines de rayons.

Dans les deux cas, ils ont été traités par des perfusions de vitamine C à haute dose, en plus d’un nombre important de compléments alimentaires.

Et dans les deux cas, ils étaient toujours en bonne santé, 10 ans après le diagnostic.

C’est prometteur, bien sûr, mais cela reste un niveau de preuve très faible, et je précise tout de suite que je ne recommande à personne de renoncer aux traitements médicaux.

Une chose est sûre, en tout cas : la vitamine C et d’autres antioxydants comme la vitamine E ne réduisent pas l’efficacité de la chimiothérapie. [5]

Les médecins n’ont donc aucune méfiance à avoir contre ces traitements complémentaires.

Récemment, des cancérologues américains ont passé en revue les résultats de 280 études, et confirment que les suppléments antioxydants n’interfèrent pas avec les traitements habituels… [6] et diminuent leurs effets indésirables !

Encore plus intéressant : dans 15 de ces études, près de 4 000 patients qui avaient pris des antioxydants ont vu leur durée de survie augmenter !

Mais si je vous écris aujourd’hui, c’est parce qu’une nouvelle étude encore plus prometteuse vient d’être publiée :

Une étude qui enfonce le clou !

Des chercheurs de l’Université de l’Iowa ont réalisé une démonstration spectaculaire. [7]

D’abord, ils ont montré que la vitamine C, une fois absorbée par la cellule, est décomposée en peroxyde d’hydrogène.

C’est le nom « scientifique » de l’eau oxygénée, celle qui décolore les cheveux.

Pourquoi c’est intéressant ? Parce qu’il se trouve que les cellules cancéreuses sont moins armées que les cellules normales pour se défendre contre cette substance dangereuse.

Autrement dit, le peroxyde d’hydrogène est toxique pour les cellules cancéreuses, mais pas pour les cellules saines.

Voilà pourquoi la vitamine à haute dose, en intraveineuse, pourrait aider à vaincre des tumeurs.

Et nos chercheurs en ont immédiatement donné la meilleure preuve.

Ils ont testé ce traitement novateur par vitamine C sur un petit groupe de patients atteints du cancer du poumon et du pancréas, en accompagnement des traitements conventionnels

Et… roulement de tambour…

… non seulement les injections de vitamine C n’ont présenté aucun danger, mais elles ont amélioré l’efficacité du traitement et les chances de survie des patients !

Attention, ce n’est pas un remède miracle !

Restons prudents, toutefois : si la vitamine C est prometteuse, elle n’a rien d’un remède miracle.

Prenez cette étude publiée en février 2017, dans la revue Science Translational Medicine. [8]

Vingt-cinq femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé ont été traitées par chimiothérapie. La moitié d’entre elles ont reçu aussi de fortes doses de vitamine C pendant 1 an.

Résultat : la survie à 5 ans a été très légèrement supérieure pour le groupe « vitamine C ». C’est positif mais loin d’être miraculeux.

De façon plus encourageante, la vitamine C a nettement atténué les effets secondaires du traitement.

Au total, il faudra encore beaucoup de recherches pour vraiment savoir quels types de cancer sont les mieux combattus par la vitamine C, à quel stade et à quel dosage.

Mais puisque cela n’interfère pas avec les traitements conventionnels, je ne vois aucune raison de s’en passer… avec l’accord du cancérologue bien sûr !

Le cancer… mais aussi les infections !

Une question pour finir : pourquoi le Dr K m’a-t-il prescrit des injections de vitamine C, moi qui n’avais pas le cancer ?

Eh bien parce que les fatigues chroniques inexpliquées pourraient être liées à des virus (Epstein-Barr notamment) ou des bactéries…

… et parce que la vitamine C est aussi très efficace contre les infections !

Et on le sait depuis… les années 1950 !

C’est ce que nous rappelle le grand journaliste scientifique Thierry Souccar :

« On l’a oublié, mais de 1948 à 1974, le médecin américain Fred Klenner a utilisé des doses massives de vitamine C pour soigner avec succès des personnes souffrant d’infections graves : méningite, encéphalite, poliomyélite, pneumonie, tétanos. La plupart lui étaient adressées par d’autres médecins ou des hôpitaux qui avaient baissé les bras. Klenner les récupérait souvent fiévreux, inconscients, et pour certains avec un pied dans la tombe. Klenner traitait les plus malades avec des doses de 2 à 4 g de vitamine C en injections intraveineuses toutes les 3 heures. La plupart se rétablissaient rapidement, un grand nombre quittant même l’hôpital au bout de trois ou quatre jours.

De son côté, le Dr Robert Cathcart, un médecin de la petite ville de Incline (Nevada) a soigné des milliers de personnes avec des perfusions de vitamine C. Pour guérir des pneumonies, il a administré jusqu’à – tenez-vous bien – 200 g de vitamine C en intraveineuse. Robert Cathcart n’a jamais eu à hospitaliser un malade. [9] »

Thierry Souccar est bien placé pour parler de vitamine C, lui qui a rencontré personnellement Linus Pauling.

Et savez-vous ce que ce chercheur de génie a répondu à Thierry Souccar, quand il lui a demandé pourquoi la vitamine C n’était pas davantage prescrite contre les infections ?

« L’industrie pharmaceutique pèse de tout son poids auprès des médecins pour qu’ils se détournent des compléments naturels au profit des médicaments générateurs de marges considérables. »

Certains diront que cela ressemble à de la « théorie du complot », mais n’oublions pas que Linus Pauling n’est pas n’importe qui : c’est l’unique personne au monde à avoir reçu, seul, deux prix Nobel, dans des catégories différentes (chimie et paix) !

PS : même si vous êtes en pleine santé, pensez bien à prendre chaque jour les 500 à 600 milligrammes de vitamine C dont votre corps a besoin pour fonctionner de manière optimale.

La vitamine C a aussi des effets validés scientifiquement pour réduire la tension artérielle [10], combattre les infections [11], et même aider à maigrir [12] !

L’idéal est de consommer des quantités importantes de fruits et légumes qui en contiennent le plus, comme les kiwis, les agrumes, les légumes crucifères (famille du chou), les poivrons, les fraises et le cassis – au moins 6 à 8 portions par jour.

Et comme cela suffit rarement, n’hésitez pas à prendre un complément alimentaire de vitamine C, par exemple 300 mg par jour, en essayant de répartir la prise en plusieurs fois.

Sources :

[1]Par exemple : NADH autofluorescence, a new metabolic biomarker for cancer stem cells: Identification of Vitamin C and CAPE as natural products targeting “stemness”, G. Bomuccelli, Oncotarget, 2017

[2] Antiproliferative effect of ascorbic acid is associated with the inhibition of genes necessary to cell cycle progression, S. Belin et all, NCBI, 2009

[3] The use of antioxidants with first-line chemotherapy in two cases of ovarian cancer, JA Drisko et all, NCBI, 2003

[4] Intravenously administered vitamin C as cancer therapy: three cases, SJ. Padayatty et all, NCBI, 2006

[5] Antioxidants and cancer therapy: a systematic review, EJ. Lads et all, NCBI, 2004

[6] Sauf dans un cas particulier, avec le médicament bortezomib Antioxidants and other nutrients do not interfere with chemotherapy or radiation therapy and can increase kill and increase survival, Part 2, NL. Simone et all, NCBI, 2007

[7] Tumor cells have decreased ability to metabolize H2O2: Implications for pharmacological ascorbate in cancer therapy, CM. Doskey et all, Science Direct, octobre 2016

[8] High-Dose Parenteral Ascorbate Enhanced Chemosensitivity of Ovarian Cancer and Reduced Toxicity of Chemotherapy, Y. Ma et all, Science magazine, 2014

[9] Thierry Souccar, Souffrez-vous d’un deficit en vitamine C ? Santé Nature Innovation, mars 2015.

[10] Effects of vitamin C supplementation on blood pressure: a meta-analysis of randomized controlled trials, The American Journal of Clinical Nutrition, 2012

[11] Vitamin C for preventing and treating the common cold, RM. Douglas, NCBI, 2007

[12] A double blind placebo controlled trial of ascorbic acid in obesity, GJ. Naylor et all, NCBI, 1985

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