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Cher(e) ami(e) de la santé,

D’après vous, qu’a ressenti Samantha M.[1], une Américaine de 56 ans, quand elle a :

  • Manipulé des serpents et des araignées venimeuses dans une animalerie,
  • Erré dans un ancien hôpital désaffecté, connu pour être la maison hantée par excellence des Etats-Unis, avec de faux monstres et des fantômes…
  • Regardé des films d’horreur en boucle…
  • Été agressée, avec un couteau sous la gorge, en rentrant chez elle tard le soir…
  • Été attaquée deux fois de suite à mains armées

RIEN !

Cette femme n’a JAMAIS eu peur.

Dans aucune situation[2].

Son nom : SM (pour préserver son anonymat).

Son signe distinctif : elle ne ressent jamais de peur, mais toutes les autres émotions.

Sa pathologie : la maladie d’Urbach-Wiethe, une maladie génétique rare.

Son cas a passionné les neuroscientifiques du monde entier qui commencent à en percer le mystère.

Sa maladie se manifeste par un épaississement de la peau et des muqueuses.

Mais chez SM, les médecins ont constaté des calcifications dans son cerveau, notamment au niveau des amygdales.

Ces deux petites « amandes » (qui n’ont rien à voir avec celles dans votre gorge) sont le centre de pilotage de la peur.

Légende : Les amygdales sont en rouge.

Il n’y a pas davantage de neurones qu’ailleurs dans votre cerveau. En revanche, les connexions avec les autres aires cérébrales sont les plus intenses[3].

C’est votre système d’alerte : elles repèrent, parmi toutes vos perceptions, tout ce qui pourrait vous mettre en danger.

Pas étonnant donc que SM n’ait peur de rien : son centre de la peur est désactivé !

Privée de son instinct de survie, elle se met en danger tous les jours !

Attaques à mains armées ou agression au couteau, SM se remet de tout ce qu’elle vit.

Certains psychologues la décrivent donc comme une héroïne, dotée d’une capacité de résilience hors du commun.

Pourtant, peut-on vraiment parler de courage lorsqu’on ne ressent pas la peur ?

Pas si sûr.

Toujours est-il que SM « ne détecte pas les menaces imminentes dans son environnement et n’apprend pas à éviter les situations dangereuses[4] ».

Conséquence : « elle a souvent mis sa vie en péril ».

Car la peur n’est pas une émotion comme les autres : elle est héritée de millions d’années d’évolution.

Votre système F3 est inné et automatique : c’est le fameux « fight-flight-freeze », que l’on pourrait traduire par réaction de combat, de fuite et de “faire le mort”.

En moins d’une seconde, vous êtes programmé pour réagir face à un danger imminent : 

  • votre rythme cardiaque s’accélère, votre pression sanguine augmente,
  • vos pupilles se dilatent pour mieux voir,
  • vous transpirez et respirez très vite,
  • vos muscles des bras et des jambes se tendent pour être prêts,
  • vos glandes surrénales produisent une décharge d’adrénaline…

Ce mécanisme est une chance… et peut-être que, comme moi, il vous a parfois littéralement sauvé la vie !

Mais il y a des gens chez qui

Le système F3 disjoncte : êtes-vous concerné (comme 1 Français sur 4) ?

Aimeriez-vous être parfois comme SM ?

Si vous avez des troubles anxieux, j’imagine fort bien que vous puissiez être tenté de dire oui.

Par troubles anxieux, on distingue souvent[5] :

  • les attaques de panique : des crises soudaines et intenses de peur brutale, avec une détresse physique ou/et psychologique ;
  • les phobies spécifiques (araignées, avion, foule…) : très fréquentes, elles provoquent des syndromes d’évitement ;
  • l’anxiété généralisée : caractérisée par un sentiment permanent d’insécurité excessive, souvent accompagnée de symptômes physiques
  • l’anxiété sociale : peur d’une gêne, une humiliation, un rejet lors des interactions sociales.

Contrairement à SM chez qui le système d’alerte ne s’allume jamais, chez ces personnes, leur système ne s’éteint jamais !

Comme s’il était activé en permanence, il épuise les personnes qui en souffrent, car elles sont continuellement sur le qui-vive.

Leur cerveau n’est jamais en repos car il anticipe de façon incontrôlable et envahissante un danger non réel.

Avec des conséquences parfois dramatiques (dépression, isolement, addictions…).

L’une des hypothèses des chercheurs réside dans leur amygdale.

Elle enregistre et stocke les souvenirs liés à nos émotions.

En cas d’événement traumatique, l’amygdale l’imprime et à chaque scénario similaire, active une réponse de stress, parfois amplifiée au fil des expériences.

C’est en quelque sorte un mauvais conditionnement de la réponse

Mais d’autres hypothèses sont encore à l’étude.

Si vous vous sentez concerné, pas de panique !

Car d’une part, vous n’êtes pas seul : les troubles anxieux touchaient environ 1 Français sur 5 avant le Covid…

Mais depuis, l’OMS estime qu’ils ont bondi de 25 %[6] !

D’autre part, la bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’en sortir autrement qu’avec les médicaments classiques comme les anxiolytiques ou les antidépresseurs. Comme par exemple

Jouer à se faire peur (à court terme) pour l’éliminer (à long terme)

Vous aurez beau essayer de raisonner votre amygdale, vous n’y parviendrez pas.

En revanche, la programmation « trauma + peur », peut quant à elle, être reprogrammée.

Bien sûr, dans les faits, cela paraît simple : former de nouveaux souvenirs pour les associer à de nouvelles émotions.

C’est ce qu’on appelle les « thérapies d’exposition » : se confronter à l’objet de sa peur pour l’appréhender et y associer d’autres émotions.

Surtout, cela permet inconsciemment de prendre la mesure de ses forces intérieures et de ses ressources insoupçonnées face à la peur.

À force d’entraînement, il est possible de reprendre le contrôle dessus et de ressentir à nouveau de la confiance et une certaine liberté.

Le psychiatre américain, Mark Goulston, spécialiste des troubles anxieux, propose ainsi d’apprivoiser son amygdale en 10 étapes :

  1. Identifiez l’élément qui déclenche chez vous de l’anxiété. Exemple : peur d’un examen médical.
  2. Qu’est-ce que ça provoque dans votre corps ? (transpiration, palpitations, mains moites, bouche sèche).
  3. Essayez de mettre des mots sur votre ressenti (stress, panique…).
  4. Quel est votre réflexe immédiat ? (fuir, annuler, éviter, devenir agressif…)
  5. Prenez la mesure des conséquences.
  6. Ne prenez-vous pas les choses de manière trop personnelle ?
  7. Changez de point de vue
  8. Passez en revue les solutions existantes (respirer profondément, me relaxer et visualiser la situation).
  9. Quels bénéfices allez-vous en tirer ? (plus de confiance…).
  10. Imaginez le conseil que me donnerait une personne à laquelle je tiens.

Loin de moi l’idée de penser que vous pourriez en finir, du jour au lendemain, avec cette méthode « miraculeuse ».

Il faut souvent du temps pour désancrer de vieux schémas !

En faisant ce travail, je ne peux que vous conseiller de penser aussi à :

  • des plantes à visée anxiolytique comme la griffonia, le safran ou le millepertuis
  • des plantes adaptogènes comme l’ashwagandha ou la rhodiola
  • des micronutriments, comme du magnésium, des vitamines B, des acides aminés, des oméga-3…
  • aux fleurs de Bach, sorte d’homéopathie émotionnelle, comme Star of Bethlehem (traumatismes), Walnut (peur du changement), Mimulus (phobies), Rock Rose (peur paralysante)…
  • des huiles essentielles apaisantes et anxiolytiques, comme la camomille romaine, la rose de Damas, le néroli, le petit grain bigarade, la lavande fine ou encore la bergamote.

Retenez surtout que c’est paradoxalement, en se confrontant à ses peurs… qu’on en a moins peur ! Et jamais en fermant les yeux…

Là réside peut-être tout votre courage !

Prenez soin de vous,

Catherine Lesage

PS : Vous voyez que la peur est loin d’être une émotion anodine. Elle a un réel impact sur votre santé mentale, bien sûr, mais aussi physique. Pour vous aider à actionner concrètement des leviers anti-peur et à ne plus être à sa merci, je vous ai réservé une petite surprise… Je vous en dis plus dans mon prochain mail !    

Sources :

[1] Ses initiales sont SM, Samantha est un nom emprunté.
[2] Toutes les situations décrites sont authentiques et ont été publiées dans https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0960982210015083.[3] https://www.unige.ch/campus/numeros/105/dossier4/
[4] https://www.lemonde.fr/passeurdesciences/article/2013/02/13/la-femme-qui-ne-connait-presque-pas-la-peur_5998867_5470970.html
[5] https://www.inserm.fr/dossier/troubles-anxieux/#le-trouble-panique
[6]https://www.who.int/fr/news/item/02-03-2022-covid-19-pandemic-triggers-25-increase-in-prevalence-of-anxiety-and-depression-worldwide

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