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Cher(e) abonné(e),

Parmi les 12 paires de nerfs qui traversent votre corps, il y en a un qui intéresse particulièrement les médecins.

C’est le nerf vague, le 10e nerf crânien.

C’est le nerf le plus long du corps !

Il prend naissance dans le cerveau, puis descend dans le cou, longe l’œsophage et la cage thoracique avant d’arriver dans le ventre.

Là, il se divise en de multiples ramifications qui vont innerver tous vos organes digestifs (foie, estomac, intestin…) pour assurer leur fonctionnement.

Vous l’avez donc compris : tous vos organes sont connectés au nerf vague.

Et c’est ce qui fait de lui un nerf vital, et même…

« L’ordinateur de bord de votre corps »

Et si le nerf vague intéresse tant les communautés scientifiques, c’est parce qu’il a aussi pour rôle principal de ralentir le rythme cardiaque et d’apaiser le mental… deux qualités bien utiles dans nos sociétés où tout va beaucoup trop vite !

Car le nerf vague, c’est le régulateur des systèmes sympathique et parasympathique : il est simultanément la pédale de frein et l’accélérateur de votre organisme, en fonction des besoins de votre corps.

Mais à force de sur-stimulation externe (informations télévisées anxiogènes, réseaux sociaux, course à la technologie et à la performance…), ce système s’épuise.

C’est la raison pour laquelle vous subissez peut-être une fatigue chronique, un sommeil perturbé, un appétit réduit, des problèmes de digestion (ballonnements, transit irrégulier…), etc.

Entretenez le système moteur de votre corps !

Car saviez-vous, par exemple, que c’est le nerf vague qui :

  • ordonne la production des sucs gastriques pour digérer les aliments que vous mangez ;
  • stimule la production de bile par le foie1 pour digérer les graisses ;
  • participe à l’élimination des toxines de votre corps ;
  • diminue les marqueurs de l’inflammation2 ;
  • contrôle l’activité du pancréas et régule la glycémie3 (et donc, votre poids !) ;
  • améliore la qualité du sommeil4.

Et l’intérêt que l’on porte au nerf vague ne date pas d’aujourd’hui ! Avant même les années 2000, des scientifiques aux États-Unis cherchaient à le stimuler à des fins thérapeutiques pour traiter les patients atteints d’épilepsie5.

Le nerf vague est aussi hautement reconnu pour sa capacité à agir sur la dépression. Ces dernières années, plusieurs recherches – dont une étude française6 (février 2014) et une étude américaine7 (août 2018) – ont confirmé ces résultats prometteurs.

Plus récemment, en 2020, une autre étude a montré que stimuler son nerf vague opérait des effets similaires aux anxiolytiques8 !

Mais alors, pour quelles raisons ce nerf pourrait-il dysfonctionner ?

Déclarez la guerre aux grands ennemis du nerf vague

Le stress, les contrariétés, les peurs et angoisses, la mauvaise gestion des émotions sont les grands prédateurs de ce nerf vital !

Une fois installés dans votre corps, ils sont une porte ouverte pour une myriade de symptômes, tels que :

  • des maladies inflammatoires chroniques9,10 et/ou auto-immunes comme la sclérose en plaques, la thyroïdite d’Hashimoto, la polyarthrite rhumatoïde ;
  • des problèmes de digestion11 : syndrome de l’intestin irritable, maladie de Crohn, etc. ;
  • un déséquilibre du microbiote12 (le nerf vague communique avec les bactéries intestinales responsables de votre bonne digestion !) ;
  • des troubles du sommeil ;
  • un vieillissement cellulaire précoce, etc.

Heureusement, le nerf vague a aussi des amis !

Et parmi les bonnes pratiques pour le stimuler, on peut citer la respiration, une bonne alimentation, l’activité physique, la relaxation, la gestion des émotions…

Toutes ces techniques, si vous les pratiquez intelligemment, vont vous permettre de récupérer en énergie !

Votre corps pourra ainsi la mettre à profit pour améliorer votre digestion, optimiser votre sommeil, diminuer vos niveaux de stress, réguler vos hormones… etc.

En pratique : adoptez ces 5 bons gestes au quotidien

Pour entretenir votre nerf vague, c’est simple : privilégiez tout ce qui vous fait du bien !

Et pour vous aider à bien commencer, voici 5 axes ludiques qui peuvent réguler votre nerf vague, et ainsi apaiser votre mental.

  • Faites des gargarismes chaque matin

Ce geste tout simple exerce une sorte de massage du nerf vague (rappelez-vous qu’il passe dans la gorge). Faites-le 30 secondes matin et soir avec de l’eau tiède.

  • Adoptez une alimentation anti-inflammatoire

Mettez les légumes frais à l’honneur, ainsi que les bonnes graisses de type oméga-3. Évitez le sucre et l’excès de viande rouge qui acidifient le corps… et cuisinez au maximum vous-même !

  • Pratiquez la cohérence cardiaque

Fermez les yeux et concentrez-vous sur votre respiration. Inspirez sur 5 secondes, puis expirez sur 5 secondes. Répétez ce cycle pendant 5 minutes.

  • Effectuez des exercices de relaxation

Allongez-vous et fermez les yeux. Faites un « scan » mental de votre corps en commençant par la tête. Détendez chaque muscle, en descendant jusqu’à vos pieds.

  • Travaillez sur la gestion de vos émotions

Chaque soir, repassez le film de votre journée. Laissez-vous imprégner des émotions positives et laissez sortir les émotions négatives. Vous êtes l’acteur de votre vie : c’est vous qui choisissez quelles émotions vous voulez garder en vous ou rejeter !

Enfin, sachez que parmi les médecines alternatives, de nombreux traitements peuvent vous accompagner.

Ces méthodes naturelles ont prouvé leur efficacité !

C’est le cas de l’acupuncture13, du qi gong et du yoga, de la réflexologie, de l’auriculothérapie, des massages, de la sophrologie, de la méditation ou encore de la cohérence cardiaque.

N’hésitez pas à vous rapprocher d’un praticien pour vous faire accompagner.

Enfin, en phytothérapie, des plantes peuvent également vous aider à réguler votre stress, cause n°1 du dérèglement du nerf vague, et les symptômes qu’il engendre :

  • la marjolaine, la valériane et la passiflore ont des vertus anti-stress, tout comme l’huile essentielle de lavande officinale (à diffuser dans votre maison) ;
  • en cas de problèmes digestifs, buvez une tisane de fenouil, de romarin ou de mauve, ou massez-vous le ventre avec 1 ou 2 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée diluées dans une huile neutre ;
  • la reine-des-prés et le saule constituent des antidouleurs remarquables, c’est également le cas de l’huile essentielle de gaulthérie (à appliquer localement sur la zone douloureuse).

Vous avez donc compris l’importance d’activer votre nerf vague pour éliminer le stress de votre corps et faire la paix avec vos émotions.

Je vous souhaite une bonne santé.

À vos nerfs vagues !

Xavier Bazin

Sources :

[1] Cassiman D, Libbrecht L, Sinelli N, Desmet V, Denef C, Roskams T. « The vagal nerve stimulates activation of the hepatic progenitor cell compartment via muscarinic acetylcholine receptor type 3. » Am J Pathol. 2002 Aug;161(2):521-30. doi: 10.1016/S0002-9440(10)64208-3. PMID: 12163377; PMCID: PMC1850744.

[2] Bonaz B, Sinniger V, Pellissier S. “Anti-inflammatory properties of the vagus nerve: potential therapeutic implications of vagus nerve stimulation.” J Physiol. 2016 Oct 15;594(20):5781-5790. doi: 10.1113/JP271539. Epub 2016 May 1. PMID: 27059884; PMCID: PMC5063949.

[3] Latour MG, Lautt WW. “The hepatic vagus nerve in the control of insulin sensitivity in the rat.” Auton Neurosci. 2002 Jan 10;95(1-2):125-30. doi: 10.1016/s1566-0702(01)00390-3. PMID: 11871777.

[4] Hallböök T, Lundgren J, Köhler S, Blennow G, Strömblad LG, Rosén I. “Beneficial effects on sleep of vagus nerve stimulation in children with therapy resistant epilepsy.” Eur J Paediatr Neurol. 2005;9(6):399-407. doi: 10.1016/j.ejpn.2005.08.004. Epub 2005 Oct 28. PMID: 16257548.

[5] Douglas Labar, Jerome Murphy, Evelyn Tecoma, the E VNS Study Group. “Vagus nerve stimulation for medication-resistant generalized epilepsy”. Neurology Apr 1999, 52 (7) 1510; DOI: 10.1212/WNL.52.7.151

[6] Fovet, Thomas & Bubrovszky, Maxime & Poulet, Emmanuel. (2014). « La stimulation du nerf vague (SNV). Une méthode de neuromodulation pour les dépressions résistantes ? » 10.13140/2.1.2350.2726.

[7] Conway CR, Kumar A, Xiong W, Bunker M, Aaronson ST, Rush AJ. “Chronic Vagus Nerve Stimulation Significantly Improves Quality of Life in Treatment-Resistant Major Depression.” J Clin Psychiatry. 2018 Aug 21;79(5):18m12178. doi: 10.4088/JCP.18m12178. PMID: 30152645.

[8] Mathew E, Tabet MN, Robertson NM, Hays SA, Rennaker RL, Kilgard MP, McIntyre CK, Souza RR. “Vagus nerve stimulation produces immediate dose-dependent anxiolytic effect in rats.” J Affect Disord. 2020 Mar 15;265:552-557. doi: 10.1016/j.jad.2019.11.090. Epub 2019 Nov 13. PMID: 31784117.

[9] Breit S, Kupferberg A, Rogler G, Hasler G. “Vagus Nerve as Modulator of the Brain-Gut Axis in Psychiatric and Inflammatory Disorders.” Front Psychiatry. 2018 Mar 13;9:44. doi: 10.3389/fpsyt.2018.00044. PMID: 29593576; PMCID: PMC5859128.

[10] Johnston GR, Webster NR. “Cytokines and the immunomodulatory function of the vagus nerve.” Br J Anaesth. 2009 Apr;102(4):453-62. doi: 10.1093/bja/aep037. Epub 2009 Mar 3. PMID: 19258380.

[11] Bonaz B, Sinniger V, Pellissier S. “Vagus nerve stimulation: a new promising therapeutic tool in inflammatory bowel disease.” J Intern Med. 2017 Jul;282(1):46-63. doi: 10.1111/joim.12611. Epub 2017 Apr 18. PMID: 28421634.

[12] Bonaz B, Bazin T, Pellissier S. “The Vagus Nerve at the Interface of the Microbiota-Gut-Brain Axis.” Front Neurosci. 2018 Feb 7;12:49. doi: 10.3389/fnins.2018.00049. PMID: 29467611; PMCID: PMC5808284.

[13] Lim HD, Kim MH, Lee CY, Namgung U. “Anti-Inflammatory Effects of Acupuncture Stimulation via the Vagus Nerve.” PLoS One. 2016 Mar 18;11(3):e0151882. doi: 10.1371/journal.pone.0151882. PMID: 26991319; PMCID: PMC4798687.

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