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Cette vidéo, il faut la voir pour le croire.

Elle en dit long, très long, sur notre système de santé :

  • Et ces grands pontes de la médecine, « achetés » par les laboratoires pharmaceutiques à coups de contrats juteux et de bourses de recherche ;
  • Et les conflits d’intérêts qui rongent notre système de santé : les experts qui donnent le feu vert aux médicaments sont parfois rémunérés par la firme qui les fabrique !

Et pour couronner le tout, cette vidéo nous montre le sentiment d’impunité totale d’un « grand » cardiologue lié à Big Pharma, alors qu’il a peut-être des dizaines de morts sur la conscience !

Mais avant de vous montrer cette vidéo choquante, il me faut vous dire un mot de la classe de médicaments dont il est question : les anticoagulants.

Car peut-être votre cardiologue vous en prescrira un jour à vous aussi tous les jours, toute votre vie !

Anticoagulant : un médicament indispensable ?

Comme vous le savez, prendre des médicaments sur une longue période est rarement une bonne idée.

Mais les anticoagulants font partie des exceptions qui confirment la règle.

Malgré leurs graves effets secondaires, ils semblent indispensables dans un cas très précis : si vous souffrez de fibrillation auriculaire.

La fibrillation auriculaire (ou fibrillation atriale) est un trouble du rythme cardiaque très dangereux, qui multiplie par 5 votre risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) !

Le mécanisme en cause est très simple (et redoutable) : comme l’oreillette de votre cœur se contracte moins efficacement, votre sang circule moins bien et forme davantage de caillots sur les parois de vos artères et de vos veines.

Et lorsque ces caillots se détachent, ils peuvent être envoyés jusqu’à votre cerveau, où ils risquent de boucher une artère : c’est l’AVC ischémique.

Votre cerveau n’est plus oxygéné, et vous êtes en danger de mort.

Par chance, les médicaments anticoagulants réduisent ce risque de 50 %.[1]

50 % de réduction, c’est énorme ! Mais le plus délicat, c’est de bien choisir la nature de son anticoagulant.

Big Pharma à l’assaut de la « manne » des anticoagulants

Jusqu’à récemment, les seuls anticoagulants qui existaient étaient les « anti-vitamines K ».

La vitamine K a été nommée ainsi d’après le mot allemand « Koagulation »… parce que cette vitamine permet d’activer la coagulation de votre sang.

Comme leur nom l’indique, les anti-vitamine K empêchent en partie cette vitamine d’agir : votre sang coagule moins et vous faites moins de caillots.

Pour ceux qui souffrent de fibrillation auriculaire et qui font trop de caillots, c’est une très bonne chose.

Le problème, c’est que lorsque vous empêchez le sang de coaguler, vous augmentez forcément votre risque d’hémorragie.

Car la coagulation n’existe pas pour vous embêter, mais pour vous empêcher de vous vider de votre sang en cas de blessure !

C’est d’ailleurs comme cela que les anti-vitamines K ont été découverts !

Dans les années 1930, aux Etats-Unis, des troupeaux de bovins étaient décimés par des hémorragies. Personne n’y comprenait rien, jusqu’à ce qu’on trouve le coupable.

Il s’agissait des fleurs de mélilot, broutées par les vaches, qui contiennent du dicoumarol, une molécule « anti-vitamine K » !

Il vaut donc mieux éviter cette molécule… sauf si vous faites de la fibrillation auriculaire, parce que vous avez alors beaucoup plus de risque de mourir d’un AVC que d’une hémorragie.

Et c’est ainsi que près d’un million de Français victimes de FA prennent ces médicaments, pour se protéger des AVC.

Et tous ces gens prennent ce médicament tous les jours, généralement à vie.

Alors, comme l’explique le Professeur de Médecine Philippe Even :

« Cet immense marché n’a pas échappé à l’industrie pharmaceutique qui ne cesse depuis la fin des années 1990 de multiplier les molécules soi-disant nouvelles et plus performantes, dont la plupart ne sont que des copies sans supériorité des unes sur les autres, mais à des prix 5 à 20 fois supérieurs à ceux des molécules d’avant et souvent avec des dangers accrus. »

Cela paraît incroyable, mais c’est exactement ce qui s’est passé :

Opération « commando » pour promouvoir leur très chère molécule

Dans son livre Corruption et Crédulité en médecine, le Pr Even raconte en détail l’incroyable opération de communication montée par les grands labos pour vendre leurs « nouveaux anticoagulants » beaucoup plus cher.

Entre 2007 et 2013, ils ont organisé 24 essais cliniques énormes, portant sur 150 000 patients répartis dans des dizaines de pays différents.

Selon le Pr Even, il s’agit « de la plus récente, la plus scandaleuse et l’une des plus dangereuses des dérives thérapeutiques des dix dernières années ».

La raison est simple : ces essais cliniques n’ont montré aucune supériorité significative de ces nouveaux anticoagulants pour prévenir les AVC… mais ils ont été vendus 9 fois plus cher que les anti-vitamines K !

Si l’on en croit ces essais cliniques réalisés et financés par l’industrie pharmaceutique, ces nouveaux médicaments présentaient uniquement le (très léger) avantage :

  • D’éviter 1 AVC pour 370 patients traités ;
  • Et d’éviter 1 hémorragie majeure pour 210 patients traités.

Soit un bénéfice très faible et très incertain !

Pour l’Académie de Médecine, ces médicaments n’en valaient clairement pas le coût :

« Il n’existe aucun argument pour privilégier les nouveaux anti-coagulants oraux et à plus forte raison pour remplacer un anti-vitamine K bien toléré », écrit-elle dans un rapport paru en 2014. » [2]

Car il faut bien comprendre une chose : les essais cliniques sponsorisés par les labos ne nous disent pas ce qui se passe dans la vraie vie.

La face cachée des Nouveaux AntiCoagulants Oraux (NACO)

Lorsque vous êtes sous anti-vitamines K, vous êtes obligés de faire une prise de sang tous les mois, pour vérifier que votre médicament est correctement dosé pour vous.

D’après les laboratoires pharmaceutiques, l’avantage de leurs nouvelles molécules (les NACO) est qu’elles évitent aux patients de réaliser un test sanguin tous les mois.

Mais dans la vraie vie, cet « avantage » des NACO est sans doute un gros défaut !

C’est Gilles Bouvenot, le président de la commission de transparence de la Haute Autorité de Santé qui l’explique le mieux :

« L’argument des laboratoires selon lequel leurs anticoagulants nouveaux sont meilleurs, car ils ne nécessitent pas de suivi, nous paraît un handicap, car en l’absence de test de surveillance biologique, le médecin ne peut connaître ni le niveau d’anticoagulation, ni le niveau d’observance du patient. En outre, cette absence de contrôle a conduit à une baisse de vigilance sur le risque hémorragique ».

Autrement dit, faute de contrôles réguliers, on fait courir aux patients davantage de risques d’hémorragies.

Et de fait, on a observé plus d’hémorragies graves aux Etats-Unis, en Allemagne et en France depuis l’arrivée des NACO !

Et le pire, c’est que nous n’avons aucune preuve solide que les NACO permettent réellement d’éviter les contrôles pour vérifier qu’ils ne sont pas trop dosés.

La réalité, c’est qu’à la différence des anti-vitamines K, il n’existe aucune méthode connue pour mesurer leur effet biologique dans le sang !

C’est un « coup de génie » marketing, explique le Pr Even : « on ne sait pas mesurer l’activité biologique des NACO, alors on affirme qu’il n’y a pas besoin de les contrôler » !

Et comme si cela ne suffisait pas, ces fameux NACO ont un autre gros défaut :

Et en plus, il n’y a pas d’antidote !

Quand vous avez une hémorragie grave à cause d’un anti-vitamine K, il existe un antidote très simple : il suffit d’injecter de la vitamine K pour annuler l’effet du médicament.

En cas d’urgence absolue, cet antidote simple peut vous sauver la vie.

Problème : les nouveaux anti-coagulants n’avaient pas cet antidote au moment où les industriels les ont lancés sur le marché !

Au total, il n’y avait donc manifestement AUCUNE raison de se précipiter sur ces nouveaux médicaments, vendus presque 10 fois plus cher que les anciens !

Même la commission de transparence de la Haute Autorité de Santé l’a reconnu. Elle a donc officiellement demandé aux cardiologues de continuer à prescrire les « bons vieux » anti-vitamine K en première intention.

Mais les cardiologues n’en ont fait qu’à leur tête.

Dès la fin 2012, 57 % des patients qui ont été placés sous anti-coagulants pour la première fois se sont vus prescrire un NACO… contre les recommandations officielles ! [3]

Comment est-ce possible ?

Tout simplement parce que les cardiologues sont davantage influencés par les « grands pontes » liés à l’industrie pharmaceutiques que par les organismes officiels !

Et à propos de ces « pontes », c’est le moment de vous présenter le héros (si j’ose dire) de la fameuse vidéo dont je vous parlais au début de cette lettre.

« L’archétype du consultant à la botte des firmes »

Il s’agit du Professeur Jean-Yves Le Heuzey, spécialiste français auto-proclamé de la fibrillation auriculaire.

C’est un de ces grands cardiologues mouillés jusqu’au cou avec les laboratoires pharmaceutiques : il est lié par 19 contrats de consultance, dont 16 avec les deux firmes qui fabriquent les principaux NACO (Bayer et Bohringer).

Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre qu’il a essayé de peser de tout son poids pour accélérer la mise sur le marché de ces fameux NACO.

En 2011, il a même écrit une lettre à un grand journal médical, The Lancet, pour déplorer les lenteurs de l’Agence européenne du médicament, qui avait pris 6 mois de retard sur l’agence américiane (la FDA).

Dans cette lettre, ce « spécialiste » a osé écrire noir sur blanc que ce retard serait responsable de 90 000 AVC en Europe et de 15 000 en France !!!

Des chiffres fantasmagoriques, en décalage total avec les résultats des essais cliniques !

Mais le pire, de loin…

C’est que ce Professeur lié au laboratoire Boehringer, qui fabrique un de ces fameux NACO (le Pradaxa)…

…a fait partie des experts qui ont contribué à autoriser sa mise sur le marché !

Je sais que c’est difficile à croire, mais c’est une émission de Pièces à conviction, de France 3, qui l’a révélé.

Et il faut voir la réaction du Pr Le Heuzey, dans la même émission, lorsque le journaliste le met face à ses contradictions.

Découvrez tout cela dans cet extrait de 4 minutes (ça en vaut la peine) :

J’espère que cela vous convaincra définitivement que notre système de santé est malade…

…et que vous devez absolument prendre votre santé en mainpar vous-même, et vous informer auprès de sources indépendantes, non liées aux labos pharmaceutiques !

PS : merci de transmettre ce message autour de vous et de le partager sur Facebook, nous devons faire tout notre possible pour informer nos proches de ce qui est en train de se passer !

Sources :

[1]Meta-analysis: antithrombotic therapy to prevent stroke in patients who have nonvalvular atrial fibrillation, Department of Medicine (Neurology), University of Texas Health Science Center, San Antonio, Texas, 2007. Voilà pourquoi le « jeu en vaut la chandelle », même si ces médicaments causent chaque année 4 000 morts en France – c’est gigantesque mais cela reste malgré tout très inférieur au nombre de morts évitées, probablement 14 000, auxquels il faut ajouter 40 000 AVC non mortels évités. D’après les calculs de Philippe Even dans Crédulité et corruption en médecine.

[2] Les anticoagulants oraux directs (AOD), Academie Nationale de Médecine, 2014

[3] Un syndicat de biologistes alerte sur les dangers des nouveaux anticoagulants, www.lemonde.fr, 2013

39 commentaires

  • JE VOUS REMERCIE POUR TOUT CE QUE VOUS M’ENVOYER MAIS POUR VOUR REPONDRE ET M.INSCRIRE CORRECTEMENT J,AI UN GROS PROBLEME AVEC MON COMPTE BANCAIRE JE NE PEUX PAS LIRE CORRECTEMENT L,HEBREUX ET NE TROUVE PAS LES
    NUMEROS QUE VOUS DEMANDEZ ENCORE MERCI J,ATTENDS VOTRE REPONSE.

  • Janicot dit :

    Quid des antiagrégants plaquettaires ? (Plavix, et aspirine)

  • Rubay Pierre dit :

    Je suis porteur d’un Pacemaker et j’ai été victime d’un AVC après une lourde opération maxilo faciale qui a duré 17heures et ensuite les chirurgiens n’arrivaient plus à m’éveiller, bain glacé et après 10 minutes je suis éveillé mais 3 jours après je faisais un AVC coté gauche et depuis je dois prendre 1 le matin et un le soir d’anticoagulants type Eliquis et tout les 6 mois une prise de sang et visite de contrôle pour mon Pacemaker. Voilà j’ai 80 ans et je suis handicapé à vie du côté gauche avec des souffrances journalières et certains jours très lourdes à supporter. Que peut’on faire pour moi. Merci Pierre Rubay.

  • Caprio dit :

    La députée européenne Michèle Rivasi dénonce depuis des années les conflits d’intérêts dans le secteur de la santé. On peut aller voir ses interviews sur ytube. Je crois qu’aujourd’hui, on a atteint des sommets en matière de conflits d’intérêts… quand on voit qui est sollicité sur les plateaux télé…

  • garin dit :

    jai lu quil y avait un antidote aujourdhui
    est ce vrai?
    cordialement

  • Klein dit :

    Je vois le cardio après demain et vais lui demander de me prescrire un ancien anticoagulant avec contrôle tous les mois

  • Michel dit :

    Je suis moi-même en traitement avec Pradaxa 2 X 110 mgr/jour conseillé par le cardiologue et j’ai toujours douté de son efficacité et surtout sur son danger d’hémorragie que j’ai expérimenté d’ailleurs ! Je ne suis pas à l’aise de poursuivre bien qu’ayant diminué (avant 2 X 160 mgr/jour) ? Lorsque je prends les 2 gélules si je me cogne j’ai tout de suite des hématomes qui apparaissent & je dois faire attention de ne pas me blesser, car alors je saigne beaucoup ? En finale je n’en prends plus qu’une dans la crainte que mon sang ne reste quand même trop épais, si je ne le prenais pas ? Que faire alors bon dieu ? Mon cousin lui se contentait de cardio aspirine et il s’en est bien tiré, en fait il n’est pas mort de cela !
    Je constate certains maux anormaux qui me font souffrir mais il ne semble pas encore dangereux ?

  • Caron Fabienne dit :

    Anticoagulants ou anti plaque taire quelle différence !!?
    Le BRILIQUE est-il un NACO??
    Merci

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