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Ce qui est arrivé à cette femme de 65 ans a créé un coup de tonnerre dans le monde de la psychologie.

Atteinte de la maladie de Parkinson, cette patiente se trouvait à l’hôpital Pitié-Salpêtrière pour bénéficier d’un traitement d’un type nouveau. Les médecins avaient décidé de stimuler par un courant électrique certaines zones de son cerveau. [1]

Au départ, tout s’est passé comme prévu. Les médecins avaient trouvé la bonne zone de contact dans son cerveau et son état commençait à s’améliorer.

Mais tout à coup, le courant électrique se déplaça de 2 millimètres… et le comportement de cette patiente se modifia brutalement.

Elle cessa de parler, se replia sur elle-même et éclata en sanglots. Quand les médecins lui demandèrent ce qui se passait, elle répondit :

Je suis lasse de vivre, ça suffit.
Je ne veux plus vivre, je suis dégoûtée de la vie.
Tout est vain, je me sens inutile.
Je suis désespérée.
Pourquoi vous embêter pour moi ? [2]

Instinctivement, l’un des médecins coupa le courant électrique. Et 90 secondes plus tard, l’extraordinaire se produisit : la patiente retrouva son comportement normal. Elle se remit à sourire, l’air parfaitement détendu.

Le courant électrique avait-il créé de toute pièce des pensées tristes dans son cerveau ?

Indirectement, oui.

En fait, l’opération a mis en mouvement les muscles du visage et de la bouche qui sont activés lorsque nous pleurons. L’électricité a ainsi déclenché artificiellement l’état que nous ressentons quand nous sommes malheureux.

Et c’est cela qui est remarquable : ce n’est pas une idée triste qui a fait pleurer cette femme ; c’est le fait de se sentir mal dans son corps et pleurer qui a déclenché chez elle des pensées sombres et suicidaires.

La bonne nouvelle est que le même phénomène existe aussi pour le rire et la joie, comme le montre une autre expérience, tout aussi ahurissante.

« Non mais regardez-vous, vous êtes trop drôle »

Cette fois, c’est un patient épileptique, A. K., qui a vu son cerveau stimulé électriquement.

Dans son cas, l’objectif n’était pas d’améliorer son état, mais de déceler la zone du cerveau qui provoque les crises, afin de la supprimer chirurgicalement.

Mais là encore, cette procédure a suscité la stupéfaction des médecins : dès qu’ils stimulaient une zone du cerveau bien précise, ils provoquaient chez A. K. un rire franc et massif. Une découverte qui s’est confirmée sur tous les autres patients !

Étonnamment, ce rire était immédiatement suivi « d’une sensation de gaité ou d’hilarité » – même si les patients étaient arrivés de mauvaise humeur.

Encore plus surprenant : lorsque le Pr Fried, qui conduisait l’expérience, a demandé aux patients pourquoi ils riaient, croyez-vous qu’ils ont répondu « je n’en sais rien, je ne peux pas m’en empêcher » ? (ce qui était pourtant la réalité)

Non, ils avaient toujours une « bonne raison » ! A. K, plié en deux, leur a répondu : « non mais regardez-vous, vous êtes trop drôle ».

Tout ce qui les entourait était brusquement matière à rigolade… alors qu’à l’inverse, pour la patiente de l’hôpital Salpêtrière, sa vie entière était soudainement jugée avec noirceur.

Lunettes noires ou lunettes roses ?

Ces expériences révèlent à quel point nous sommes capables de percevoir une même situation de manière opposée. Comme si nous mettions des lunettes déformantes.

Avec des lunettes noires sur le nez, le monde s’assombrit d’un seul coup. La réalité extérieure n’a pas changé d’un pouce, mais elle semble soudainement insupportable. Avec les lunettes roses, au contraire, ce qui nous entoure devient une source inépuisable de joie, voire d’hilarité.

Peut-être avez-vous déjà eu ce sentiment étrange, vous aussi.

Un jour, vous vous sentez vulnérable face au souci le plus trivial, tout vous semble matière à angoisse ou pessimisme. Un autre jour, vous vous sentez invulnérable et optimiste, même au milieu des problèmes les plus sérieux.

Cela peut dépendre des jours…. Mais cela dépend aussi des personnes : certaines ont par nature un tempérament des plus joyeux, d’autre ont un caractère naturellement pessimiste.

Mais dans tous les cas, le type de lunettes que vous portez est toujours le reflet de votre état corporel, émotionnel.

Et la bonne nouvelle est qu’il est possible d’agir pour modifier cet état… sans avoir à se faire chatouiller les neurones par des hommes en blouse blanche !

Il suffit pour cela d’activer votre arme secrète anti-déprime.

« Souris, puisque c’est grave » [3]

Les déprimes passagères font partie de la vie. Il est normal d’être triste quand un événement malheureux nous frappe.

Mais il ne faut surtout pas laisser la mélancolie s’installer… Car la tristesse peut s’auto-entretenir.

Imaginez l’engrenage. Un coup dur vous frappe. Vous ressentez une profonde tristesse émotionnelle. Comme pour la patiente de la Salpêtrière, ce ressenti risque de modifier la façon dont vous jugez votre existence toute entière… et c’est la dépression qui vous guette.

Pour quitter ces lunettes noires, vous pouvez bien sûr faire travailler votre cerveau cognitif : examiner vos pensées négatives et les « démasquer » pour ce qu’elles sont : des distorsions de la réalité.

Mais il est capital également de stimuler votre cerveau émotionnel. Exactement comme l’on fait les médecins qui ont fait rire aux éclats A. K.

Sauf que vous n’avez pas besoin d’électrodes : il vous suffit de commencer à… sourire !

Car c’est un fait désormais bien établi : le simple fait de sourire conduit votre cerveau à produire les molécules de la bonne humeur (dopamine).

C’est mécanique. Le sourire active certains muscles du visage, qui à leur tour déclenchent ces anti-dépresseurs naturels.

Parmi ces petits muscles aux effets étonnants, il y a les « muscles corrugateurs », qui sont activés lorsque vos sourcils bougent.

Faites l’expérience : froncez les sourcils de manière prolongée, et vous sentirez la tristesse vous envahir. A l’inverse, relevez-les, comme lorsque vous souriez, et la bonne humeur vous gagnera.

Vous êtes sceptique ? Et bien regardez ce qui se passe quand des patients dépressifs sont obligés de faire cet exercice.

Le botox, remède miracle contre la dépression !

C’est un médecin américain, le Pr Finzi, qui s’en est rendu compte le premier : lorsqu’il injectait du botox à ses patientes, il voyait parfois leur humeur s’améliorer.

Ce n’était pas lié à la disparition de leurs rides. Car l’effet bénéfique n’était perceptible que dans un cas : lorsqu’il faisait cette injection entre les deux yeux – autrement dit, lorsqu’il figeait les fameux muscles corrugateurs.

Le Pr Finzi était convaincu qu’il tenait là une arme étonnante contre la dépression. Et il a fini par le prouver en 2014 grâce à une belle étude publiée dans le Journal of Pyschiatry Research.

Il a sélectionné des patients dépressifs et leur a injecté, entre les yeux, soit du botox, soit un placebo (une solution saline). Au bout de 6 semaines, plus de 50 % des patients ayant eu le botox étaient sortis de leur dépression, contre seulement 15 % dans le groupe de contrôle !

Tout cela, simplement en les empêchant de froncer les sourcils !

Il est plus que temps de réaliser que votre visage est une porte d’entrée pour stimuler votre cerveau émotionnel … et de le faire travailler à votre profit ! [4]

Souriez, musclez votre aptitude au bonheur…

Évidemment, je ne vous recommande pas le botox – c’est une toxine dont on ne sait rien des effets à long terme, si ce n’est qu’on finit par en retrouver des traces dans le cerveau; [5]

Pour obtenir les mêmes effets, il suffit de vous forcer à sourire… jusqu’à ce que cela devienne une seconde nature.

Cela peut commencer par un peu de gymnastique faciale. Chaque jour, prenez quelques minutes pour activer vos zygomatiques et vos muscles corrugateurs : froncez et défroncez les sourcils, étirez les coins de votre bouche. Souriez la bouche fermée. Puis la bouche ouverte. Activez ainsi les molécules de la bonne humeur.

Si la « gym du visage » ne vous dit rien, regardez-vous dans une glace et souriez. Souriez-vous, avec sincérité. Conservez le sourire et observez la modification de votre état intérieur. Prenez l’habitude de faire cela, chaque matin et chaque soir, par exemple après vous être brossé les dents. L’effet sur votre humeur sera plus durable que vous ne l’imaginez.

Et ne vous contentez pas de sourire quand vous êtes seul. Essayez aussi de cultiver votre sourire avec les autres. Soyez à l’affût des sourires de vos collègues ou de vos proches, et rendez-le-leur. Et s’ils en sont avares, n’hésitez pas à prendre les devants, vous verrez que le sourire est communicatif !

Vous n’imaginez pas le bien que vous vous ferez en souriant davantage.

…et gagnez des années de vie en bonne santé !

Car se forcer à sourire est bien plus qu’une arme anti-déprime. C’est aussi un moyen imparable d’améliorer sa santé.

Sourire relaxe l’organisme, réduit les hormones du stress, abaisse la tension artérielle et protège contre les maladies cardiaques.

Mieux : le sourire renforce le système immunitaire. Il aide même votre corps à produire les fameuses lymphocytes T qui attaquent les cellules cancéreuses . A tel point que l’hôpital chinois de Guangzhou a incorporé la thérapie du sourire dans son protocole de lutte contre le cancer ! [6]

Souriez, et ce sont littéralement des années de vie en bonne santé que vous pourrez gagner.

Littéralement ? Oui : des chercheurs ont examiné les photographies de joueurs de base-ball professionnels des années 1950 . Et ils ont découvert que ceux qui souriaient à pleines dents avaient vécu en moyenne 79,9 ans contre 72,9 ans pour ceux qui ne souriaient pas ! [7]

Alors n’hésitez plus. Activez cet anti-dépresseur naturel… et n’ayez surtout pas peur du surdosage !

Maintenant, décuplez la dose… en riant !

Bien au contraire : la méga-dose – le rire – est fortement recommandée.

Le rire a tous les effets bénéfiques du sourire… en beaucoup plus puissant. C’est même un anti-douleur avéré : une minute de rire est aussi efficace contre les douleurs qu’un médicament ! [8]

Bien sûr, il n’est pas si facile de se forcer à rire. Mais comme pour le sourire, c’est une simple question d’entraînement.

Dans son excellent livre Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore, le Dr Michel Lejoyeux recommande la pratique des « trois rires par jour » :

Le soir, essayez de trouver trois principales raisons de rire, par exemple en repensant à des moments drôles de la journée. Puis le lendemain matin, repensez-y. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que cela devienne un automatisme.

Une autre possibilité est de prolonger l’exercice du sourire devant votre miroir. Allez un cran plus loin : faites « Ha ! Ha ! Ha ! ». Imitez le rire, pensez à quelqu’un qui rit. Surtout, n’ayez pas peur d’avoir l’air ridicule, cela pourrait au contraire vous aider à rire… de vous même !

Et vous verrez, au bout d’un instant, vous vous mettrez à rire franchement, et vous ressentirez dans tout votre corps la chaleur joyeuse d’une bonne humeur retrouvée.

Si tout cela ne suffit pas, essayez de rejoindre un club de « yoga du rire », vous ne le regretterez pas. Je ne vous en dis pas plus… Mais si le concept vous intrigue, allez voir cette vidéo, à partir de la minute 1’50…

Je vous mets au défi de la regarder sans rire aux éclats !

Retrouver la joie de vivre

Ces petits exercices n’effacent pas les causes du mal-être. Mais ils vous font aller mieux, et c’est déjà énorme.

Car n’oubliez pas que la cause principale de la déprime est bien souvent… la tristesse elle-même – cette maudite paire de lunettes qui vous fait voir tout en noir.

Souriez, riez. Et vous verrez, vous vous reconnaîtrez dans cette chanson de Barbara :

Et sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça s’est promené de rive en rive
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil
C’est presque rien
Mais c’est là, ça vous émerveille
Au creux des reins
La joie de vivre

PS : A vous la parole ! Je serais heureux de connaître votre sentiment sur cette thérapie si particulière (en commentaire au bas de cet article). Et si vous avez d’autres astuces anti-déprimes, n’hésitez à pas à les partager !

Sources :

[1] C’est un traitement dont l’efficacité est désormais admise dans les cas les plus avancés : Mahlon R. DeLong, Alim-Louis Benabid, Discovery of High-Frequency Deep Brain Stimulation for Treatment of Parkinson Disease, JAMA. 2014

[2] Cette expérience est relatée en détail dans Spinoza avait raison, de Antonion Damasio

[3] Alain Chamfort, cité par le dr Lejoyeux

[4] D’autres chercheurs ont confirmé cet effet chez les victimes de la « paralysie de Bell ».C’est une paralysie du visage, qui prend plusieurs formes. Les scientifiques ont découvert que les patients qui étaient atteint d’une impossibilité de sourire étaient beaucoup plus dépressifs que ceux qui avait une paralysie d’une autre nature.

[5] Control of Autophagosome Axonal Retrograde Flux by Presynaptic Activity Unveiled Using Botulinum Neurotoxin Type A, Tong Wang et it. The Journal of Neuroscience, 15 April 2015

[6] « Does happiness help healing? » Immune response of hospitalized children may change during visits of the Smiling Hospital Foundation’s Artists, Béres A1, Lelovics Z, Orv Hetil. 2011 Oct

[7] Smile Intensity in Photographs Predicts Longevity, Ernest L. Abel and Michael L. Kruger, Psychological Science, April 2010; vol. 21, 4: pp. 542-544., first published on February 26, 2010

[8] Social laughter is correlated with an elevated pain threshold, R. I. M. Dunbar, Rebecca Baron et it. The Royal Society Publishing, 2011

527 commentaires

  • Benard dit :

    Bonne article

  • Brigitte dit :

    Le rire est la santé, l’espoir et le bonheur de chaque moments qui passent

  • ANG-CAU Ma. dit :

    Bojour !
    Pour l’instant, je reçois vos mails, je les lis et je découvre… tous ces conseils, ces nouvelles méthodes de de soins…
    Je prends connaissance…
    Je verrais avec le temps et les applications… car il faut arriver à les mettre en application !
    Après, je ferai des commentaires…
    Bien cordialement.
    A-C M.

  • Gif dit :

    Merci d’arrêter de m’envoyer vos croyances ,

  • Fernandes Evelyne dit :

    J’adore vous lire ! Merci de vos bons conseils. Amitiés

  • BOURGET dit :

    Bnjor, conviendrait de bannir pour toujours l’expression :”mourrir de rire.”
    JYB

  • Jacinthe dit :

    Bonjour,
    C’est très intéressant. Il faut se créer des occasions de rire quand on vit seul-e dans un appartement ou sa maison. Il faut se trouver des situations qui nous incitent à sourire ou rire. En ce qui me concerne je trouve souvent sur Facebook des occasions de bien rire car on reçoit souvent des anecdotes hilarantes.
    Par contre si on sort pour le travail, les occasions de rire sont plus nombreuses. Il ne faut pas non plus minimiser les rencontres des personnes stressées et anxieuses. En leur offrant un sourire, on ne sait pas si on peut contribuer à améliorer leur journée mais l’effort est très valable même si on atteint une seule personne.
    Personnellement je me lève toujours avec la pensée: «Une journée passée sans sourire est une journée perdue». Et depuis plus d’un an je remercie pour ce que j’ai de plus précieux, soit la santé.
    Bonne journée à tous et toutes. Donnez un sourire et la vie vous sourira.

  • cabas dit :

    Bonjour à tous,
    De tempérament joyeux, je traverse des moments difficiles (dysbiose chronique, insuffisance corticotrope secondaire iatrogène+fibromyalgie “tiens..lol”+ décés papa) tout en étant convaincu que ça va aller. Alors oui, au sujet de votre article sur le rire, je suis persuadé que c’est efficace et vous m’avez fait penser aux chatouilles qui devraient être un bon outil. Je viens de me forcer à mimer le rire via les traits du visage et j’ai fini inéluctablement par rire alors que je viens d’hurler sur ma pauvre et chère maman pour une broutille. Comme dirait Irène Grosjean, lorsqu’on est “emmerdé” (constipation opiniâtre due aux opiacés) rien ne va!
    A bon entendeur…Bien à vs en attendant qu’il vienne à moi! J’ai du faire Mal À Die”u” et j’ai une Mal A Die.

  • Christiane Sauvage dit :

    Merveilleux rappel que vous m’envoyez là! J’ai fait du yoga du rire pendant 2 ans mais le centre a fermé, devinez pour quelle raison. J’ai beau savoir que le rire soigne j’ai perdu l’habitude, il me restait les sourires que j’essayais de continuer mais parfois à force de ne plus faire et bien on en prend l’habitude! Je vais donc reprendre l’habitude de rire en plus de sourire plus souvent encore! Merci pour ce rappel

  • moinard jackie dit :

    Mélodie. Je suis abonnée depuis assez longtemps et je lis vos articles avec intérêt et plaisir, ravie d’avoir des conseils pour améliorer la santé et la qualité de vie. J’aime expérimenter ce que vous nous proposez, ça n’a pas été toujours le cas. Je suis sortie, depuis environ un an, d’une dépression qui a duré plus de 45 ans. J’ai eu des narcoses qui, contrairement à Angélique, n ‘ont pas été efficaces du tout ; c’était au début de cette maladie très invalidante. On a continué les soins avec des médicaments allopathiques sans résultat notable, si ce n’est de subir des effets secondaires qu’il fallait soigner aussi. Le sourire et le rire n’étaient pas souvent sur mon visage. Quand on souffre moralement et physiquement, comme je l’ai constaté depuis, on n’a pas envie de suivre votre conseil. Je l’ai pourtant expérimenté souvent, même devant la glace, sans que j’obtienne un résultat convaincant et durable. J’ai fait du yoga et pendant les séances, j’appréciais de voir le sourire sur les lèvres de celle qui nous communiquait sa joie de vivre et d’en faire autant. Les cours étaient joyeux pour tout le monde et le rire communicatif. Pour ma part, cette envie de montrer ma joie ne durait pas. Je reconnais que le rire fait beaucoup de bien, il incite les personnes présentes à rire aussi ce qui est déjà remarquable mais, pour moi, il s’arrêtait peu de temps après la fin des cours. Je ne sais toujours pas comment, seule, je suis sortie de ma dépression soit-disant chronique.
    Merci, en tout cas des précieux conseils que vous nous communiquez.

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