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Imaginez que l’on vous demande de vous immerger dans une grande baignoire en métal, remplie de glaçons.

L’eau est à 1,66 degrés… A votre avis, réussiriez-vous à vous y prélasser pendant 2 minutes, comme si de rien n’était ?

Non, n’est-ce pas, cela paraît inenvisageable.

Eh bien si, c’est possible… à condition d’avoir été hypnotisé !

Alors l’impossible devient possible.

A quel point êtes-vous sensible à l’hypnose ?

Simplement, il faut être suffisamment « réactif » à l’hypnose.

Car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne :

  • 10 % des gens sont peu « sensibles » à l’hypnose – ils seront difficiles à hypnotiser,
  • 80 % des gens sont normalement « suggestibles » : ils pourront être hypnotisés, mais dans certaines limites ;
  • et 10 % sont très réactifs à l’hypnose et sont capables de faire des choses sidérantes sous hypnose.

C’est ce que vient de démontrer un petit groupe de scientifiques audacieux, dans une expérience mémorable. [1]

La première étape consistait à sélectionner les personnes les plus sensibles à l’hypnose.

Dans ce but, ils ont invité 11 participants dans un restaurant très animé.

Sans qu’ils en soient conscients, ces participants ont reçu une « suggestion hypnotique » : un hypnotiseur leur a suggéré qu’au moment de s’asseoir, ils auraient la sensation que leur siège est brûlant…

…et ils auraient si chaud qu’ils seraient obligés de se déshabiller, en ne gardant que leurs sous-vêtements.

Et en effet : quatre participants se déshabillèrent immédiatement après s’être assis.

En quelques secondes, ils étaient en sous-vêtements, au beau milieu du restaurant ! Dans leur esprit, il ne faisait aucun doute que leur chaise était réellement brûlante !

Ces quatre participants venaient de prouver qu’ils étaient très sensibles à l’hypnose.

Alors ils eurent le « privilège » de passer à l’étape suivante : le fameux bain glacé, à 1,66°.

Lorsque le thérapeute les hypnotisa, il leur dit que l’entrée dans l’eau serait agréable, et qu’ils auraient même l’impression d’entrer dans un bon bain bien chaud.

Et c’est ainsi qu’un des participants a réussi l’impossible : rester dans le bain plus de 2 minutes (!) jusqu’à ce qu’on lui demande d’en sortir.

Son rythme cardiaque n’avait pas bougé. Il se prélassait dans son bain rempli de glaçons, comme s’il était immergé dans une eau à 37 degrés !

Voilà le genre de petits « miracles » que l’esprit humain est capable de faire sous hypnose !

Et cette maîtrise de l’esprit sur le corps ouvre des possibilités immenses pour notre santé.

A l’hôpital, on commence déjà à remplacer les anesthésies « chimiques »… par de simples séances d’hypnose !

Au CHU de Tours, on ouvre les crânes sous hypnose

Une équipe française a récemment réalisé une première mondiale : réaliser une chirurgie du cerveau… sous hypnose !

Normalement, on n’ouvre pas un crâne sans anesthésie générale. Impossible d’être « conscient » quand on vous perce un trou dans le crâne, même avec une anesthésie locale contre la douleur. Le bruit et les vibrations épouvantables sont trop stressants.

Mais l’anesthésie générale a un gros défaut.

Lorsqu’un chirurgien vous opère le cerveau (généralement pour retirer une tumeur cancéreuse), il doit s’assurer qu’il ne touche pas des zones vitales.

C’est pourquoi on est obligé de réveiller le patient, après lui avoir ouvert le crâne, pour lui poser des questions. Ainsi, le chirurgien peut repérer les aires du cerveau liées aux fonctions principales, comme le langage ou la motricité, pour éviter de les endommager.

Le problème, c’est qu’il faut parfois du temps avant de se « réveiller » totalement d’une anesthésie générale. En plus, certaines personnes ne peuvent pas subir d’anesthésie générale, pour cause d’allergie ou d’âge trop élevé.

Voilà pourquoi le Dr Zemmoura, neurochirurgien au CHU de Tours a décidé de tester l’hypnose pour retirer des gliomes (tumeurs cancéreuses du cerveau).

L’avantage de l’hypnose est que, une fois « réveillé », le patient retrouve immédiatement une vigilance parfaite, ce qui lui permet de répondre aux questions dans d’excellentes conditions.

Et ça marche !

Juste avant l’opération, le patient est hypnotisé. Pour supprimer totalement la douleur, on réalise une anesthésie locale (tout de même), mais le patient reste totalement conscient.

Il entend le bruit de son crâne en train d’être perforé, mais grâce à l’hypnose, il le vit bien !

Le Dr Zemmoura a publié ses résultats en 2016 dans une revue internationale, Neurology [2] : il a prouvé qu’il n’y avait pas plus de complications avec l’hypnose qu’avec l’anesthésie générale !

Opérée d’une tumeur, elle chante pendant son opération !

A l’hôpital Saint-Joseph, à Paris, cela fait des années qu’on fait des opérations de l’aorte ou de la carotide sous hypnose. [3]

Les « mantra » hypnotiques du Dr Galy permettent d’éviter aux patients une anesthésie générale.

Au CHU de Nantes, on privilégie toujours l’hypnose en cas d’opération de la thyroïde, du sein ou de l’utérus.

« Juste avant l’intervention, nous demandons au patient de choisir un milieu agréable dans lequel il souhaite s’évader », explique Caroline Legere-Vendeix, infirmière spécialisée en hypnose. [4]

Et cela fonctionne, comme en a témoigné Cynthia, opérée d’une mastectomie (ablation du sein).

En arrivant à l’hôpital, Cynthia avait peur que l’hypnose ne « fonctionne » pas. Après coup, elle raconte :

« J’entendais tout, mais j’étais ailleurs, sur la plage, dans la nature. Je me suis très vite détendue. Je n’ai senti aucune douleur et j’ai même pu me redresser à la fin de l’intervention pour qu’on me fasse mes pansements Je n’ai aucun mauvais souvenir de l’opération. J’ai éprouvé beaucoup de sérénité. » [5]

A l’Institut Curie, à Paris, l’hypnose a même permis d’opérer une femme centenaire, dont le cœur n’aurait pas pu résister à une anesthésie générale !

Mais c’est sans doute à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil que l’opération la plus spectaculaire a été réalisée.

Une chanteuse professionnelle de 31 ans était atteinte d’un cancer de la thyroïde avancé.

Il fallait lui ouvrir la gorge, retirer sa thyroïde… sans toucher ses cordes vocales, son « outil de travail »… et sa raison de vivre !

Pour être sûr de ne pas commettre l’irréparable, il fallait maintenir la patiente éveillée et lui demander de parler : ainsi, le chirurgien saurait tout de suite s’il touche une corde vocale !

Le problème est que la douleur de l’opération est insupportable… sauf sous hypnose !

Et c’est ainsi que la chanteuse a été placée dans une douce transe hypnotique, et s’est mise à chanter tranquillement… alors qu’on était en train de lui charcuter la gorge ! [6]

L’opération s’est parfaitement passée, la tumeur a été retirée, et ses cordes vocales sont restées intactes !

La « transe » ne date pas d’hier

Pas de doute, l’hypnose chirurgicale, ça marche !

Une revue d’études scientifiques l’a montré : les opérations sous hypnose permettent de réduire le stress, diminuer la consommation de médicaments et d’accélérer la récupération des patients. [7]

Sauf que la science moderne est incapable d’expliquer le pourquoi du comment.

Comment notre cerveau peut-il se mettre dans cet état si différent de l’état normal ? Que se passe-t-il exactement quand nous sommes sous hypnose ?

Personne n’en sait rien.

Ce qui est sûr, c’est qu’on n’est pas en train de dormir, même si l’hypnose vient du grec hupnoein, qui signifie « endormir ».

En fait, l’hypnose est un état modifié de conscience, comme la méditation, l’effet des drogues hallucinogènes, les expériences de mort imminente… et les transes chamaniques !

Cela fait longtemps que les « soignants » ont compris que ce type de « transe » était un des meilleurs moyens de lutter contre la douleur.

Au début du 19ème siècle, le chirurgien Jules Cloquet a opéré sous hypnose une patiente atteinte d’un cancer du sein ! [8]

Aujourd’hui, l’hypnose est validée scientifiquement pour de nombreuses pathologies douloureuses :

  • elle est très efficace contre le syndrome de l’intestin irritable chez l’adulte, ou les douleurs abdominales chroniques chez l’enfant [9]
  • elle atténue remarquablement les effets secondaires des traitements en cas de cancer du sein (douleurs, fatigues, nausées, etc.) [10]

Mais la transe hypnotique n’est pas un simple « anti-douleur ».

Elle permet aussi d’améliorer la qualité du sommeil [11], de lutter contre les bouffées de chaleur [12] ou encore de chasser l’anxiété.

Plus fondamentalement, elle permet d’accéder à des informations enfouies au plus profond du cerveau, difficilement accessibles à notre « moi » conscient.

Un cas d’école du pouvoir de l’esprit

Pour moi, l’hypnose est encore un exemple spectaculaire de la puissance de la pensée.

Si vous réussissez à modifier l’état de votre conscience, vous pouvez accomplir des choses extraordinaires, inimaginables en temps normal.

C’est d’ailleurs pourquoi la médecine occidentale a longtemps considéré l’hypnose comme une « escroquerie », du « charlatanisme ».

Cette technique heurte trop violemment le « rationalisme matérialiste » du 19ème siècle, et l’obsession du « tout médicament pharmaceutique » du 20ème siècle.

Mais les choses sont en train de changer.

La science est en train de reconnaître les pouvoirs de l’esprit, et c’est tant mieux !

PS : l’hypnose n’est pas seulement une thérapie, mais aussi un spectacle.

Regardez comment ce thérapeute canadien hypnotise le médecin Michel Cymes à la télévision, c’est impressionnant : https://www.youtube.com/watch?v=tHdJ8Q_25No

Sources :

Sources:

[1] Discovery Channel, Brainwashed, saison 2, épisode 4 de la série Curiosity, diffusé le 28 octobre 2012 (et raconté par Joe Dispenza dans Le placebo, c’est vous).

[2] Hypnosis for Awake Surgery of Low-grade Gliomas: Description of the Method and Psychological Assessment. Zemmoura I et al., Neurosurgery, 2016

[3] Une aorte opérée sous hypnose, Malye F. et Vincent J., Le Point, 2013

[4] Hypnose en chirurgie : un état de conscience modifié, Bourgault L., destinationsante.com., avril 2017

[5] L’hypnose chirurgicale pour éviter l’anesthésie générale, Boumediene A., www.20minutes.fr, 2015

[6] Pendant son opération, elle chantait. Métout L., Le Parisien, 2014

[7] Efficacy of hypnosis in adults undergoing surgery or medical procedures: a meta-analysis of randomized controlled trials., Tefikow S et al., Clin Psychol Rev. 2013

[8] Hypnosis for Cancer Care: Over 200 Years Young. Guy H. Montgomery et al., CA Cancer J Clin. 2013

[9] Hypnosis Treatment of Gastrointestinal Disorders: A Comprehensive Review of the Empirical Evidence., Palsson OS, Am J Clin Hypn. 2015

[10] Hypnosis in breast cancer care: a systematic review of randomized controlled trials. Cramer H et al., Integr Cancer Ther. 2015

[11] Deepening Sleep by Hypnotic Suggestion. Maren J. Cordi et al., Sleep. 2014

[12] Hypnotherapy to Reduce Hot Flashes. Sliwinski JR, Elkins GR., J Evid Based Complementary Altern Med. Janvier 2017

14 commentaires

  • Boussard jacqueline dit :

    Pourquoi !! Des le matin au reveil un mal etre concernant joues yeux. Impression d etre grosse allant jusqu au vertebres survenue depuis 4/5 environ sournoisement. Ayant fait diverses choses.. Mais helas rien.. Osteo.. Ethiopathe.. Chirop. Radios.. Et une gde instabilite.. Merci d un petit eclaississement..

  • Alain Bernaud dit :

    Article très intéressant

  • Alain Bernaud dit :

    Bonjour
    Je suis de très près vos témoignages, je m’enrichi, j’apprends beaucoup.
    J’ai écris un livre “Je Sers du Bien-être ”
    Je suis à la recherche de plate forme pour promouvoir mon livre.
    Je peux vous le faire parvenir en PDF.
    Bien cordialement
    Alain Bernaud

  • Philippe Honnoré dit :

    Bonjour, je souhaiterais etre mis en relation avec un hypnotiseur capable de me former à l’Hypnose dans un but pédagogique.
    Merci de votre réponse.
    A bientot.
    Philippe.

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