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D’après vous, laquelle de ces deux femmes est en meilleure santé métabolique ?

On a tendance à penser que la femme à droite est en meilleure santé métabolique, mais il est impossible d’en être CERTAIN (vous allez comprendre pourquoi)

La plupart des gens diront que c’est la femme de droite.

De fait, on dit souvent qu’avoir des kilos en trop donne plus de risques de développer :

  • Du diabète de type 2 ;
  • De l’hypertension ;
  • Des maladies cardio-vasculaires ;
  • Etc.

Et c’est vrai, statistiquement.

Mais il est TRÈS IMPORTANT de comprendre une chose.

Ce ne sont probablement PAS les kilos en trop qui causent tous ces problèmes de santé.

En fait, les kilos en trop sont au départ une réaction saine de votre organisme…

…et la maladie arrive quand votre corps ne parvient plus à GROSSIR !

C’est une théorie un peu nouvelle, mais assez fascinante, vous allez voir :

Peut-on être obèse et en bonne santé ???

Il y a de nombreux indices qui montrent que l’obésité n’est pas la cause directe des problèmes métaboliques.

D’abord, il y a des personnes sans le moindre kilo en trop qui sont atteints de diabète de type 2 ou de maladie du « foie gras ».

Si le problème était réellement l’obésité, les personnes au poids « normal » ne devraient jamais avoir ce genre de problèmes métaboliques !

Plus étonnant : il semble que le surpoids ait des effets protecteurs contre les conséquences de certaines de ces maladies métaboliques.

Les chercheurs appellent cela « le paradoxe de l’obésité »[1] : les personnes en surpoids ont parfois moins de risques de mourir des suites du diabète[2] ou des maladies du cœur[3] que les personnes ayant ces mêmes maladies mais sans surpoids.

Autre élément intéressant : figurez-vous que les personnes qui font un jeûne ou un régime cétogène (très pauvre en sucre) améliorent nettement leur santé avant même de perdre du poids !

Oui, grâce à ces régimes drastiques, ils obtiennent un meilleur taux de sucre sanguin, une tension plus basse ou un foie en meilleure santé… avant d’avoir perdu l’essentiel de leurs kilos superflus !

Si l’obésité était vraiment le problème, ils devraient attendre de revenir au poids normal pour avoir toutes ces améliorations. Mais ce n’est pas le cas !

Et ce n’est pas tout.

Prenez les personnes victimes de « lipodystrophie » : elles sont incapables de stocker des graisses dans leur corps, et sont donc en général très maigres.

Et pourtant, elles ont un risqué très élevé de développer de l’hypertension, du diabète, des maladies cardiovasculaires, du « foie gras », etc.

C’est bien le signe que ce n’est pas l’obésité le vrai problème… mais bien l’incapacité de stocker du gras sous la peau !

C’est la théorie passionnante de la Dr Amy Berger, que je tiens à remercier car elle m’a inspiré l’essentiel de cette lettre (en particulier cet article en anglais).

L’idée de la Dr Berger est simple et élégante :

La passionnante « théorie du seuil de graisses » 

En fait, nous sommes tous différents dans notre capacité à stocker des graisses sous la peau.

A un extrême, il y a ceux qui souffrent de lipodystrophie : ils n’ont souvent que la peau sur les os, quoi qu’ils mangent.

A l’autre extrême, on trouve les obèses morbides des livres des records, ceux qui peuvent dépasser les 300 kilos – ce qui est strictement impossible pour la plupart d’entre nous, même si nous mangions comme 6 tous les jours pendant des années.

Entre ces deux extrêmes, les personnes « normales » ont aussi des seuils différents dans leur capacité de stocker les graisses.

Pensez à la répartition de la taille dans une population : il y a les extrêmes (les « nains » et des « géants »), et entre les deux, il y a des gens « moyens », des petits et des grands.

Eh bien pour la graisse sous la peau, c’est la même chose.

En langage technique, on appelle cela les « tissus adipeux sous-cutané » : c’est la graisse qu’on aime détester, celle qui se dépose dans nos hanches, nos cuisses, notre derrière, nos avant-bras, etc.

Mais du point de vue de notre santé, c’est de la graisse saine.

C’est sous la peau que la graisse est stockée naturellement, en cas de besoin futur.

A l’inverse, la graisse n’est pas censée se déposer à l’intérieur des muscles : si cela vous arrive, ce n’est pas bon signe.

Quant à la graisse viscérale, elle est encore plus néfaste.

C’est celle qui s’accumule autour de certains organes de notre abdomen, comme le foie ou le pancréas.

Contrairement à la graisse sous la peau, qui se voit au premier coup d’œil, cette graisse-là est beaucoup plus difficile à détecter !

Mais si ce n’est pas bon pour notre santé, pourquoi de la graisse parvient-elle à se déposer dans ces endroits-là (muscles et organes ventraux) ?

Et c’est à cette question essentielle que répond brillamment la théorie de la Dr Berger.

Lorsque vous avez atteint votre maximum de capacité de stockage de graisses sous la peau (votre « seuil personnel »), le corps n’a pas d’autres choix que de déposer la graisse en trop ailleurs !

L’insuline, la reine du stockage

Je vous rappelle que le stockage des graisses est réalisé par l’insuline, une hormone produite par votre pancréas.

Par exemple, lorsque vous faites un repas un peu trop riche, vous avez des pics d’insuline : c’est cette hormone qui force l’énergie en excès à rentrer dans vos cellules, et donc à la stocker sous la peau, sous forme de graisse.

Le problème se pose lorsque vous avez atteint votre capacité maximale de stockage de graisse sous la peau.

Dans ce cas, vous avez besoin de doses de plus en plus grandes d’insuline pour forcer la graisse à être stockée ailleurs : dans vos muscles et autour de vos organes.

Et une fois que vos muscles, votre foie et votre pancréas sont eux aussi remplis de graisse… eh bien vous n’avez nulle part où stocker l’excès d’énergie…

…et cela s’appelle le diabète de type 2 !

Le problème, à ce stade, n’est pas que vous manquez d’insuline. Vous pourriez produire tout l’insuline du monde, il est impossible de faire entrer du sucre supplémentaire dans vos cellules si elles sont déjà « pleines » !

Du coup, le sucre reste dans votre sang… votre glycémie à jeun s’élève… et votre médecin vous diagnostique un diabète.

Je récapitule ce qui se passe dans votre corps, pour que ce soit bien clair.

D’abord, vous remplissez totalement vos réserves de graisse sous la peau – avec des doses normales d’insuline, car c’est un processus naturel.

Une fois ces réserves pleines, vous êtes obligé de stocker la graisse là où elle n’est pas censée aller, dans les muscles et organes viscéraux – cette fois, cela requiert des doses énormes d’insuline, car ce n’est pas « normal ».

Puis, une fois que tout est « plein », vous aurez beau continuer à produire des tonnes d’insuline, vous ne pourrez pas tout stocker !

Mais à ce moment-là, à force de produire autant d’insuline, votre pancréas s’épuise et n’arrive plus à en produire en quantité suffisante.

A ce stade, on dit que vous avez un diabète de type 2 insulino-dépendant : vous ne produisez plus assez, voire plus du tout d’insuline, et c’est très dangereux !

Mais avant d’en arriver là, votre problème était d’abord l’excès d’insuline, lié au fait que vous avez atteint votre seuil de stockage de graisse sous la peau.

On parle parfois de « résistance à l’insuline », mais l’excès d’insuline est un terme beaucoup plus clair… et surtout, il nous donne la solution immédiate : réduire l’insuline !!

Votre problème n’est pas tellement que vos cellules qui stockent la graisse font de la « résistance » à l’insuline, ou qu’elles sont devenues moins « réceptives » à l’insuline…

…votre problème est que les cellules qui sont là pour stocker la graisse sont déjà pleines !!

Pensez à une valise qui explose tellement elle est pleine : vous avez beau y mettre toute votre énergie, vous n’arrivez pas à glisser un seul vêtement supplémentaire !

Ce n’est pas que votre valise est « résistante aux vêtements » ou « insensible aux efforts que vous mettez pour la remplir »… c’est qu’elle est pleine, tout simplement.

Et ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cette « valise » a une taille différente chez chacun !

Certaines personnes peuvent accumuler énormément de graisse sous la peau… d’autres très peu.

Et voilà pourquoi certains obèses sont en bonne santé métabolique : ils ont beaucoup de graisse sous la peau mais ne sont pas forcément en excès d’insuline, parce qu’ils n’ont pas dépassé leur capacité de stockage !

(Encore une fois, l’excès d’insuline se produit lorsque votre capacité de stockage sous la peau est atteinte, et que vous avez besoin de doses anormalement élevées d’insuline pour forcer le stockage dans les muscles ou autour des organes).

A l’inverse, si vos capacités de stockage sont faibles, vous pouvez être « maigre » et néanmoins avoir un excès d’insuline, parce que vous avez déjà trop de graisses dans les muscles, autour du foie et du pancréas !

Cette théorie explique parfaitement pourquoi le diabète explose en Chine et en Inde… alors que l’obésité n’y est pas très répandue.

Il est probable que les Chinois et les Indiens ont un seuil de stockage des graisses sous la peau beaucoup plus limité que les Européens !

Si vous m’avez suivi jusque-là, vous comprenez pourquoi le « surpoids » n’est pas forcément un indice fiable de votre santé :

Du coup, ne vous fiez pas à votre « indice de masse corporel » !

Généralement, on parle de surpoids et d’obésité en cas d’IMC trop élevé, l’IMC étant l’indice de masse corporelle.

Dans une précédente lettre, je vous ai déjà dit de vous méfier de l’IMC.

Il suffit de regarder l’image ci-dessous pour voir que cet indice a une grosse limitation : si vous êtes très musclé, vous aurez un IMC élevé, car les muscles pèsent lourd.

Voici une limite bien connue de l’IMC, mais ce n’est pas la seule !

On peut donc être en excellente santé, bien musclé, sans la moindre graisse, et avoir un IMC au-dessus de la moyenne.

Mais l’IMC a un deuxième défaut, au moins aussi grave.

C’est que votre IMC ne vous dit pas si votre graisse est sous la peau (pas de souci !) ou autour de vos organes (ce qui est un problème) !

Au total, vous avez compris que ce qui compte le plus, c’est votre capacité de stockage de graisse sous la peau.

Autrement dit, ce n’est pas parce que vous grossissez que vous tombez malade : c’est parce que vous ne pouvez plus grossir davantage[4] !

Si vous pouviez accumuler de la graisse indéfiniment dans les hanches, les cuisses ou les bras, vous vous porteriez nettement mieux !

Bien sûr, ce ne serait pas une bonne idée, car vous n’échapperiez pas à d’autres problèmes du surpoids (comme l’arthrose du genou, quand vos articulations ont trop de poids à porter).

Mais vous n’auriez pas les maladies liées à un excès d’insuline et de sucre sanguin, comme le diabète, ou la maladie du foie gras.

Pas d’obsession pour votre poids !

Le plus important n’est donc PAS de perdre tous les kilos en trop… mais bien de brûler vos graisses superflues (autour de vos organes et dans les muscles).

Si vous voyez que vos taux de sucre sanguin et d’insuline s’améliorent, réjouissez-vous, même si vous continuez à avoir des kilos en trop !

Si vos analyses sanguines sont devenues bonnes, c’est que vous avez réussi à faire fondre la graisse des endroits les plus dangereux pour vous.

S’il vous reste de la graisse sous la peau, c’est peut-être un souci esthétique pour vous, mais ce n’est plus un souci de santé prioritaire !

Donc ne vous épuisez pas forcément à perdre vos derniers « kilos en trop » et réjouissez-vous d’avoir résolu votre principal problème métabolique !

Je m’arrête là pour aujourd’hui.

Mais restez bien connecté, car la suite de tout ceci est absolument passionnante.

Dans une prochaine lettre, je vous dirai qui est l’ennemi principal : le gras ou le sucre… et vous verrez, j’ai un avis plus nuancé qu’avant sur cette question fondamentale !

14 commentaires

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