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Un jour, le roi Louis XIV demande à Molière : « Que vous fait votre médecin ? »

Réponse : « SireNous causons ensemble ; il m’ordonne des remèdes, je ne les fais point, et je guéris. »

Sacré Molière !

J’ai eu le plaisir de relire récemment Le malade imaginaire, une de ses plus célèbres pièces de théâtre.

Molière se moque gentiment d’un patient – le fameux « malade imaginaire », un sympathique bourgeois nommé Argan.

Voyez cet échange où notre brave Argan compte le nombre astronomique de « traitements » qu’il prend :

ARGAN.- Si bien donc, que de ce mois j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ; et l’autre mois il y avait douze médecines, et vingt lavements. Je ne m’étonne pas, si je ne me porte pas si bien ce mois-ci, que l’autre. Je le dirai à Monsieur Purgon (son médecin), afin qu’il mette ordre à cela.

TOINETTE.- Ce Monsieur Fleurant-là (son pharmacien), et ce Monsieur Purgon s’égayent bien sur votre corps ; ils ont en vous une bonne vache à lait ; et je voudrais bien leur demander quel mal vous avez, pour vous faire tant de remèdes.

ARGAN.- Taisez-vous, ignorante, ce n’est pas à vous à contrôler les ordonnances de la médecine.

Pour le pauvre Argan, plus on prend de « traitements médicaux », mieux on se porte !

C’est bien sûr totalement faux (aujourd’hui encore !)… mais il se trouve qu’Argan fait une confiance absolue aux médecins et à leurs prescriptions.

Mais derrière la moquerie d’un « faux malade », cette pièce de théâtre est d’abord une satire implacable des médecins (et pharmaciens) de l’époque.

Et croyez-le ou non, certaines critiques sont encore d’actualité aujourd’hui en 2020 !

Malgré 350 ans de progrès médicaux, certains travers de la médecine restent exacts, aujourd’hui encore !

Voyons cela ensemble – cela nous permettra de rire un peu en relisant des tirades délicieuses de Molière !

Les médecins n’apprennent pas à réfléchir, hélas !

Dans le malade imaginaire, Argan ne rêve que d’une chose : marier sa fille à un médecin.

C’est ainsi qu’il rencontre le fameux médecin « Diafoirus », qui lui propose son fils, lui-même jeune médecin :

MONSIEUR DIAFOIRUS.- Monsieur, ce n’est pas parce que je suis son père, mais je puis dire que j’ai sujet d’être content de lui (…).

Mais sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre, ni écouter les raisons, et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine.

Autrement dit : son fils médecin n’a aucun esprit critique et aucune réflexion personnelle : tout ce qu’il sait faire, c’est « recracher » l’enseignement des anciens !

Et sincèrement, cela me fait penser à la façon dont les jeunes médecins sont aujourd’hui sélectionnés à la Faculté.

Comme me le disait mon ami le Dr Eric Ménat, on dirait que tout est fait pour choisir des sortes de robots, capables de mémorisation et d’esprit mathématique… mais pas forcément d’esprit critique ni d’humanité !

La première année de médecine est tellement difficile à passer que, pour réussir, il ne faut surtout pas se poser la moindre question !

Il faut juste apprendre par cœur, sans relâche du matin au soir, 7 jours sur 7, 365 jours par an.

Évidemment, cela exclut les esprits créatifs, imaginatifs, humanistes, critiques…

…et on se retrouve avec des promotions entières de médecins « formatés », qui croient tout ce qu’on leur a enseigné, sans le moindre recul ! 

Ce qui était vrai à l’époque de Molière est vrai aujourd’hui : les médecins ont une confiance très exagérée dans leur propre savoir… et dans l’efficacité de leurs traitements !

La médecine manque de modestie !

C’est Béralde le frère d’Argan qui en parle le mieux :

ARGAN.- Pourquoi ne voulez-vous pas, mon frère, qu’un homme en puisse guérir un autre ?

BÉRALDE.- Par la raison, mon frère, que les ressorts de notre machine sont des mystères jusques ici, où les hommes ne voient goutte ; et que la nature nous a mis au-devant des yeux des voiles trop épais pour y connaître quelque chose.

ARGAN.- Les médecins ne savent donc rien, à votre compte ?

BÉRALDE.- Si fait, mon frère. Ils savent la plupart de fort belles humanités ; savent parler en beau latin, savent nommer en grec toutes les maladies, les définir, et les diviser ; mais pour ce qui est de les guérir, c’est ce qu’ils ne savent point du tout.

ARGAN.- Mais toujours faut-il demeurer d’accord, que sur cette matière les médecins en savent plus que les autres.

BÉRALDE.- Ils savent, mon frère, ce que je vous ai dit, qui ne guérit pas de grand-chose, et toute l’excellence de leur art consiste en un pompeux galimatias, en un spécieux babil, qui vous donne des mots pour des raisons, et des promesses pour des effets.

Bien sûr, la médecine a considérablement progressé depuis Molière, heureusement.

Mais ce qui dit Béralde a encore une part de vérité.

Vous ne me croyez pas ?

Eh bien, la prochaine fois que vous allez chez le médecin (ou chez le pharmacien), posez-lui cette question :

Dites-moi, Docteur, comment le Doliprane (paracétamol) parvient-il à faire baisser la fièvre et réduire la douleur ?

Je suis prêt à parier que votre médecin vous fera cette réponse :

C’est très simple : il agit grâce à son double effet antalgique et antipyrétique.

Intéressant, sauf que… antalgique signifie « anti-douleur » et antipyrétique signifie « qui agit contre la fièvre ».

Autant dire que vous n’êtes pas plus avancé !

En fait, personne ne sait comment « fonctionne » le paracétamol.

Et croyez-le ou non, c’est la même chose pour la plupart des médicaments !

Prenez le glucophage (metformine), le médicament phare contre le diabète.

Personne ne sait pourquoi et comment il réduit le sucre dans le sang ! Les meilleurs experts se disputent autour d’au moins 5 théories différentes !

Autre exemple : Alzheimer, l’une des plus graves maladies de notre époque.

Certains chercheurs pensent que la maladie est causée par une forme de virus. D’autres, par une forme de diabète (de type III). D’autres ont des théories encore plus complexes.

Pour vous dire à quel point on est encore « paumé » sur cette maladie, on misait beaucoup d’espoir sur des médicaments permettant de lutter contre les fameuses « plaques amyloïdes », caractéristiques de cette maladie…

…alors qu’on comprend aujourd’hui que ces plaques protègent notre cerveau contre les conséquences d’Alzheimer !

Je pourrais prendre des dizaines d’exemples de ce type.

Même un phénomène aussi simple que la dégradation de nos artères (athérosclérose) est mal comprise.

On ne sait pas très bien pourquoi, au juste, nos artères ont tendance à se « boucher » : quantité de théories s’affrontent encore (une seule chose est sûre : le cholestérol est innocent !)

Argan croit trop à la « toute-puissance » des médecins. Mais nous aussi !

On est aveuglé par les progrès purement technologiques : scanner, IRM, opérations chirurgicales, greffes d’organes, hanches artificielles, etc.

C’est spectaculaire, et c’est très précieux bien sûr.

Mais dès qu’il s’agit de la compréhension des équilibres métaboliques hyper complexes du corps humain, nous sommes encore largement désarmés.

Imaginez : ce n’est que ces dernières années que la médecine a commencé à réaliser l’énorme pouvoir de notre microbiote sur notre santé globale, et son impact sur des maladies aussi diverses que la dépression ou Parkinson !

Encore aujourd’hui, ce que dit Béralde est assez juste : « les ressorts de notre machine sont des mystères jusques ici, où les hommes ne voient goutte ».

Le problème, c’est que la médecine est souvent trop orgueilleuse pour le reconnaître…

…et cet orgueil peut causer des comportements hautains, voire inhumains.

La cruauté des « Dr Purgon » d’aujourd’hui (c’est rare mais ça existe)

Molière décrit ainsi avec humour la fureur du Dr Purgon, quand il apprend qu’Argan a osé refuser un des lavements (clystère) qu’il lui a prescrit :

MONSIEUR PURGON.- Je viens d’apprendre là-bas à la porte de jolies nouvelles. Qu’on se moque ici de mes ordonnances, et qu’on a fait refus de prendre le remède que j’avais prescrit.

Voilà une hardiesse bien grande, une étrange rébellion d’un malade contre son médecin.

(…)

C’est une action exorbitante.

Un attentat énorme contre la médecine.

Un crime de lèse-Faculté, qui ne se peut assez punir.

Je vous déclare que je romps commerce avec vous.

 (…)

Mais puisque vous n’avez pas voulu guérir par mes mains…

Puisque vous vous êtes soustrait de l’obéissance que l’on doit à son médecin…

Puisque vous vous êtes déclaré rebelle aux remèdes que je vous ordonnais…

J’ai à vous dire que je vous abandonne à votre mauvaise constitution, à l’intempérie de vos entrailles, à la corruption de votre sang, à l’âcreté de votre bile, et à la féculence de vos humeurs.

Et je veux qu’avant qu’il soit quatre jours, vous deveniez dans un état incurable.

Vous me direz : c’est drôle, caricatural, et… totalement impossible aujourd’hui, n’est-ce pas ?

Pas tout à fait, hélas.

Cette scène me fait penser à ce que m’a confié mon ami le Dr V.

Le Dr V. n’est pas cancérologue : ce n’est pas lui qui prescrit la chimiothérapie. Mais il propose à ses patients des traitements d’accompagnement pour traverser l’épreuve dans de meilleures conditions.

Il leur prescrit notamment des plantes et compléments alimentaires validés scientifiquement et qui peuvent faire une belle différence en cas de cancer.

Le drame se produit lorsque ces patients doivent « avouer » à leur cancérologue qu’ils prennent ces traitements naturels.

« Dans la plupart des cas, leur cancérologue leur tombe dessus, les engueule violemment. Dans le meilleur des cas, il dit au patient qu’il peut faire « ce qu’il veut », affichant un souverain mépris pour ces traitements complémentaires.

Tu te rends compte, Xavier, me dit le Dr V., suffoqué par l’indignation, ces patients arrivent la boule au ventre chez leur cancérologue. Ils ont le cancer et ils subissent en plus la maltraitance de celui qui est censé les aider à guérir ! »

Cela ne vous fait pas penser à la tirade de M. Purgon ?

Attention : je tiens à préciser que la plupart des médecins sont des hommes et des femmes de qualité, qui traitent leurs patients avec empathie et professionnalisme.

Mais il existe aussi des petits médecins et des grands « pontes » hautains, orgueilleux, qui n’acceptent pas la contradiction et encore moins l’esprit critique de leur patient.

Ce n’est pas simplement un problème de « personnes » (toute profession a ses brebis galeuses).

Le problème de fond est que la médecine officielle manque cruellement de MODESTIE :

  • face à l’ampleur de ce qu’elle ne comprend pas,
  • face à l’efficacité réelle de ses « médicaments »,
  • et face à la puissance des équilibres naturels !

Oui, les antibiotiques sont une bénédiction contre les infections graves, les anti-douleurs ont apporté des soulagements inestimables, et les anesthésiques permettent des opérations chirurgicales parfois salvatrices.

 Mais la plupart des autres « médicaments » sont nettement moins miraculeux, avec des effets indésirables parfois redoutables.

C’est pourquoi la sagesse est de se tourner d’abord vers la Nature : donner en priorité à notre corps ce dont il a besoin pour combattre efficacement la maladie de lui-même !

La première des médecines est donc l’alimentation, l’activité physique, la gestion du stress et la protection vis à vis des polluants.

La seconde médecine, c’est celle que la nature a mis à notre disposition (micro-nutriments, plantes, et huiles essentielles) – des molécules dont l’efficacité et la non-toxicité est garantie par des centaines d’années d’usage traditionnel.

Quant aux médicaments chimiques qui interfèrent avec des mécanismes naturels, ils ne viennent que dans un troisième temps.

Bien sûr, ils peuvent sauver des vies dans des situations d’urgence. Mais sur le long terme, ils ont toutes les chances de produire de lourds déséquilibres dans votre organisme hyper-complexe.

N’oublions pas les leçons du grand Molière !

26 commentaires

  • dockyHtf dit :

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  • Danielle Baudu-Philippe dit :

    Je me suis régalé de la lecture de cette lettre. Je suis une enseignante maintenant retraitée et il y a environ 20 ans, j’ai fait travailler les élèves de deux classes de première sur la satire de la médecine dans l’oeuvre de Molière. Ce fut un plaisir. Molière est un auteur intemporel. N’a-t-il pas dénoncé tous les travers de la médecine moderne actuelle ? Nous avons passé son oeuvre au crible et j’ai regroupé dans un fascicule d’une quinzaine de pages tout ce qui nous a interpellés au cours de ce travail. C’est aussi une étude littéraire mais si cela vous intéresse… je peux vous le faire parvenir . . .

  • bichet dit :

    tout simplement merci et respect

  • elisabeth dit :

    Je ne sais plus le nombre de fois où j’ai tenu tête aux médecins …. Quand un médecin, à qui je tiens tête, me dis qu’il a fait des années d’études de médecine et que je n’ai aucune notion sur la santé, je lui rétorque qu’il a été formaté pendant toutes ses années.
    Oser dire à un patient qu’il sait mieux que lui quel médicament prendre est une grosse erreur, car un médecin n’a pas fait les études sur le médicament, il n’a fait qu’écouter ce que les visiteurs médicaux (bien formatés) lui racontent.
    Mon généraliste a pris sa retraite, j’ai dû trouver un autre médecin. Je lui ai dit que je ne suis pas du genre à sortir de la consultation avec une liste de médicaments à prendre, puis nous avons discuté …. et il est d’accord avec moi que les médicaments ne sont pas toujours nécessaires, mais pour cette fois je suis quand même sortie avec une ordonnance car j’avais une forte conjonctivite virale

  • Alice DELEBECQUE dit :

    Bonjour,
    Un témoignage que vous connaissez peut être…je vous transmets le lien you tube Cancer Therapy ; il est en France en ce moment…Guy Tenenbaum

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