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Nous sommes à Vienne dans les années 1840.

C’est une époque où les médecins sont toujours considérés comme des demi-dieux. Ou en tout cas des savants au prestige incontesté.

Pourtant, leur savoir et leurs remèdes sont encore très limités.

Par exemple, les médecins de l’époque étaient encore persuadés que la fièvre était une maladie – et non un simple symptôme.

Ils n’avaient aucun traitement pour guérir la tuberculose, un des fléaux du siècle – pas même l’héliothérapie, inventée plus tard, au début du 20ème siècle.

Ils ne connaissaient même pas les… microbes, source d’innombrables maladies et décès !

Pasteur ne développera sa théorie des germes qu’à partir de 1860, et le bacille de Koch, responsable de la tuberculose ne sera identifié qu’en 1882.

Résultat : les chirurgiens de l’époque opéraient sans stériliser leurs instruments… avec d’innombrables infections à la clé.

Mieux valait éviter de passer sur le billard !

Mais cela n’empêchait pas les chirurgiens de faire des opérations à tour de bras.

Et même d’en retirer un incroyable prestige.

A la moindre tumeur, à la main, au pied, à la jambe ou la langue, les chirurgiens de l’époque sortaient ce qui ressemble aujourd’hui à des instruments de torture.

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Et le pire, c’est qu’ils les utilisaient sans la moindre anesthésie !

Je vous laisse imaginer les souffrances… en plus des infections !

Voilà d’où vient la fameuse déclaration de James Simpson, gynécologue à Edimbourg : « la table d’opération est plus dangereuse que le champ de bataille de Waterloo ».

Mais il n’y avait pas que les malades qui payaient un lourd tribut à ce « progrès » de la médecine.

Il y avait aussi les femmes en pleine santé… qui venaient accoucher à l’hôpital !

Accouchement à l’hôpital : une véritable hécatombe

A l’époque, un spectre hantait toutes les futures mères : la fameuse « fièvre puerpérale ».

C’est ainsi qu’on appelait les infections graves attrapées lors de l’accouchement. Elles causaient des douleurs intenses, des septicémies, de fortes fièvres et des centaines de milliers de morts atroces.

Et là où elle faisait le plus de dégâts, c’était à l’hôpital… sous la responsabilité des médecins accoucheurs.

Car c’est l’époque où les médecins ont commencé à supplanter les sages-femmes, malgré l’immense expérience des « accoucheuses », transmise au fil des siècles.

Résultat : dans les années 1840, une l’épidémie de fièvres puerpérales s’abat dans les meilleurs hôpitaux européens : à la maternité de Port-Royal, dans le London General Hospital ou à la maternité de Dresde.

L’excellent hôpital général de Vienne connut même une véritable hécatombe : entre 1841 et 1846, plus de 20 000 bébés y sont nés… mais au même moment, 2 000 femmes y moururent, soit une sur dix !

En 1847 ce fut encore pire : une mère sur 6 est morte de la fièvre puerpérale ! [1]

Comment un tel « massacre » était-il possible ?

C’est ce qu’allait découvrir un jeune médecin, le docteur Ignatz Semmelweis, qui venait d’être propulsé assistant du directeur de la maternité.

Le bon Dr Semmelweis mène l’enquête

Horrifié par le carnage qui se déroule sous ses yeux, le Dr Semmelweis est prêt à tout pour réussir à le stopper.

Et cela commence par le plus dur : oublier ses propres préjugés.

Car à l’époque, personne n’imagine une seule seconde que les techniques utilisées par les médecins puissent être responsables de toutes ces morts.

On disait que la fièvre puerpérale était causée par des « miasmes », sorte de vapeur ou brouillard toxique ambiant, remplie de particules de matière décomposée.

Mais on avait beau aérer les pièces des maternités, rien n’y faisait.

Une autre théorie en vogue était encore plus « originale » : la présence d’un médecin de sexe masculin pendant l’accouchement pourrait « blesser la pudeur des mères » et conduire à la rendre malade.

Cela paraît absurde mais il fallait bien expliquer la différence de mortalité entre les médecins et les sages-femmes.

Lorsque les femmes de l’époque accouchaient à domicile avec une sage-femme, elles avaient 60 fois moins de risques de mourir de la fièvre puerpérale !

Même les femmes vulnérables qui accouchaient dans la rue s’en sortaient nettement mieux, même si elles venaient à l’hôpital après coup.

Et surtout, au sein même de l’hôpital de Vienne, le Dr Semmelweis réalisa un phénomène extraordinaire : on comptait 10 % de mères mortes dans l’aile des médecins… contre seulement 4 % dans l’autre partie de l’hôpital, dirigée par des sages-femmes !

Même les bébés mourraient deux fois plus souvent chez les médecins que chez les sages-femmes.

Le Dr Semmelweis était perplexe, jusqu’à ce que…

« Eureka » ! L’accident qui sauva des milliers de femmes et de bébés

Un jour, un de ses collègues et mentors dont il était très proche décéda brutalement.

Mais avant de mourir, ses symptômes ressemblèrent étrangement à ceux de la fièvre puerpérale.

En fait, le drame s’est produit alors qu’il enseignait tranquillement l’autopsie à ses étudiants en médecine.

C’est une époque où l’autopsie était devenue une véritable « mode ». Les étudiants se familiarisaient donc avec le corps humain et sa physiologie en découpant des cadavres dans tous les sens et en examinant à pleine mains les organes et les fluides corporels…

Le « petit » problème est qu’étudiants et professeurs se rendaient parfois directement de la salle d’autopsie… à la salle d’accouchement !

Peut-être se lavaient-ils les mains rapidement, mais faute d’antiseptique, cela ne pouvait pas suffire.

Et savez-vous quels types de « cadavres » on trouvait fréquemment dans la salle d’autopsie ? Des femmes mortes de la fièvre puerpérale !

Pour Semmelweis, tout s’éclairait.

Sans connaître les microbes, il comprit que des « particules de cadavres » transportés par les médecins devaient contaminer les mères.

Immédiatement, il prit les choses en main, et exigea de tous les médecins qu’ils se lavent vigoureusement les mains avant d’accoucher, avec du chlorure de chaux, un désinfectant efficace.

Le résultat a été immédiat : le taux de mortalité a été divisé par 10, passant à 1 pour 100 !

En seulement 12 mois, Semmelweis avait déjà sauvé la vie de 300 mères et 250 bébés. [2]

La suite est facile à deviner : le Dr Semmelweis est érigé en héros de la médecine, tous les hôpitaux d’Europe adoptent ses recommandations et des milliers de femmes et bébés sont sauvés.

Et bien PAS DU TOUT !

Et c’est là que notre histoire (vraie, hélas) nous éclaire sur ce que nous vivons aujourd’hui.

Ignoré, interné et poussé à la mort

Cela paraît incroyable, mais la découverte de Semmelweis fut largement ignorée.

En dehors de l’hôpital de Vienne, personne ne se précipita pour adopter ses bonnes pratiques, qui avaient pourtant divisé par 10 le nombre de morts !

Ses théories furent même tournées en ridicule par les savants de l’époque.

Des médecins qui causent des milliers de morts ? Impensable !

Le pauvre Semmelweis sombra alors dans une profonde dépression.

Et à l’âge de 47 ans, en 1865, on l’entraîna contre son gré dans un asile d’aliéné, où il fut passé à tabac… et mourut deux semaines plus tard.

Voici le sort que l’on réserve à ceux qui disent que les médecins « tuent » ou que leurs traitements provoquent des maladies.

Et croyez-le ou non, on n’a pas fait tant de progrès que cela.

L’exemple des vaccins

Je vous ai raconté dans une lettre précédente l’histoire du Pr. Gherardi, qui exerce aujourd’hui à l’hôpital Henri Mondor, à Créteil.

En 1998, il devient une véritable « star » de la médecine pour avoir découvert une nouvelle maladie, la « myofasciite à macrophage ».

Mais quand il découvre que cette maladie grave était causée par l’aluminium des vaccins, il devient un paria et ses financements sont coupés !

Souvenez-vous de ce que lui a dit le Professeur de médecine M-F Kahn :

« Cher ami, je crois que vous avez raison… Mais je dirai toujours que vous avez tort ! »

Pourquoi ? Parce que la myofasciite à macrophage est ce qu’on appelle une « maladie iatrogène » : cela veut dire qu’elle est provoquée par un acte médical (le vaccin)… et donc par un médecin !

Encore aujourd’hui, les maladies causées par les traitements médicaux (médicaments, opérations chirurgicales, vaccins) sont taboues.

Pas seulement parce que l’industrie pharmaceutique est toute-puissante.

Pas seulement pour des raisons d’orgueil et de prestige.

Mais aussi pour une raison psychologique fondamentale d’estime de soi : personne n’a envie de penser qu’il a causé des maladie… surtout lorsque sa profession vise à soigner les malades !

Voilà pourquoi les médecins de l’époque de Semmelweis ont tant résisté à sa théorie : ils ne voulaient pas avoir des dizaines de morts sur la conscience !

Et c’est la même chose aujourd’hui !

« Plombages » au mercure, statines anti-cholestérol, IPP : même déni !

Les dentistes, par exemple, ne veulent pas entendre parler des dégâts causés par les amalgames au mercure… parce qu’ils ne veulent pas imaginer qu’ils ont introduit des poisons dans la bouche de leurs patients pendant des années !

La plupart des pédiatres ne veulent pas entendre parler d’effets indésirables des vaccins… car ce sont eux qui doivent les injecter à des nouveau-nés en pleine santé !

Les cardiologues se voilent la face sur les dégâts dramatiques des statines (médicaments anti-cholestérol), car ils en ont prescrit à tour de bras, sur la base d’études manipulées qui leur avaient fait croire au « remède miracle ».

C’est tout simplement « humain » !

Nous voulons tous penser que nous faisons du « bien » dans le monde. Et il est douloureux d’imaginer que nous avons fait du « mal ».

L’opinion que nous avons de nous-même est primordiale… et nous avons une capacité inouïe à nous aveugler sur tout ce qui pourrait la remettre en cause !

Voilà pourquoi, demain, les gastro-entérologues seront les premiers à nier farouchement les milliers de morts et de cas d’Alzheimer causés chaque année par les IPP comme Inexium et Mopral, malgré l’accumulation de preuves évidentes en ce sens (voir ma lettre à ce sujet).

C’est la morale de cette histoire Semmelweis : ne jamais sous-estimer la capacité de la médecine à rejeter la science… simplement parce que ses conclusions sont dérangeantes.

Ah, et puis il y a un autre enseignement de cette affaire, beaucoup plus prosaïque…

…C’est que les médecins n’ont VRAIMENT pas envie de se laver les mains.

C’est un problème qui empoisonne tous les hôpitaux du monde, aujourd’hui encore, en 2017 !

Comment obliger les médecins à se laver les mains

Toutes les études internationales montrent que les médecins des hôpitaux ne se lavent les mains que dans 20 à 50 % maximum des cas où ils devraient le faire. [3]

A Marseille, une étude récente a révélé qu’un soignant sur cinq seulement se lave les mains avant d’entrer en contact avec les malades ! [4]

Résultat, les hôpitaux du monde entier déploient des trésors d’imagination pour rappeler aux médecins leurs devoirs élémentaires.

L’une des méthodes les plus efficaces à ce jour a été de projeter dans l’hôpital des images de l’évolution de bactéries prélevées sur les mains des médecins, comme celle-ci [5] :

Capture

A Marseille, on a opté pour des rappels SMS réguliers… et on est même en train d’étudier une « alarme » qui sonnerait à chaque fois qu’un soignant s’approche du lit d’un malade !

Le défaut de lavage de main est tout sauf neutre, surtout à l’époque des « super-bactéries », résistantes aux antibiotiques.

Aujourd’hui en France, au moins 4 000 patients décèdent chaque année de maladies contractées à l’hôpital !

C’est moins que la fièvre puerpérale, mais c’est encore beaucoup trop !

70 commentaires

  • Prignot dit :

    C est tres interrssant vos recherches naturel on nous prescrit des medicament qui nous empoisone au lieu de guerir super continuer vous gueriser plus que la medecine on nous fait boire du lait soit disant bon pour la sante ce n est que les gros pour s engraisser ds leur industrie bravo

  • cavailles dit :

    merci Mr BAZIN pour ce nouvel excellent article !

  • CHAUVÉ dit :

    Je me bat depuis des années pour me faire respecter lorsque l’on me jette dehors car je refuse de prendre les traitements médicamenteux avec tous leurs effets indésirables graves. Les médecins, les laboratoires, tous gagnent de l’argent avec les conséquences des effets indésirables. Je passe pour une folle, je me soigne naturellement depuis des années, même le cancer et je préfère quand le moment viendra mourir dignement sans tous les effets indésirables. Pour l’instant je trouve toute seule mes traitements et je demande aux médecins de me les prescrire loin d’être évident. Le médecin n’est pas là pour imposer, mais pour écouter, conseiller. La charte du patient existe et le patient à le droit de donner son avis et de dire non.

  • Béatrice dit :

    Bonjour, très intéressantes les informations données et reçues. Merci pour tout cela.
    Qu’en est-il des abonnés ? n’y ont-ils pas droit à toutes ces offres ? Et pouquoi ?
    Merci

  • Letort Marika dit :

    Bonjour ,merci pour cet article très intéressant. Je souhaiterai ajouter que le Dr Semmelweis était d’origine hongroise il est ne a Buda (Hongrie) .C’est bien dommage que beaucoup de gens ignorent son existence. Cordialement

  • J.-C. B. Montagné dit :

    Merci, docteur, pour ce courageux article dont il faudrait étendre les conclusions au corps des infirmières libérales dont certaines semblent ignorer encore Pasteur et ses travaux.
    Honoraires bloqués, temps compté, les excuses comptables existent, pas les excuses morales qui sont passées à profits et pertes.
    J’exclue les infirmières d’H.A.D. qui prennent le temps et les actions indispensables à la qualité de leurs actes.
    J’ai connu un deuil cruel qui a vraisemblablement eu son origine à ce niveau de soins par infirmière libérale, ce qui est difficile à prouver a posteriori mais en remémorant les faits au long de trois années de « soins » en cabinet ou à domicile, je suis dubitatif.

  • saadi dit :

    c’est vrai de nos jours et malheuresement c’est surtout le medical qui ne se désinfecte les mains et quand il le fait,il le fait très mal .et quand vous lui faite une remarque,il l’accepte mal. quand il cause un problème à un patient,il le met sur le dos de l’infirmier.
    alors au bloc opératoire c’est une autre histoire

  • Guy dit :

    Le contenu de cet article ne m’a pas étonné du tout.
    J’ai été opéré des deux hanches. Splendide réussite pour la première (hanche gauche), mais pour la seconde (hanche droite, plusieurs années après) :
    1 – cuisse gauche brûlée (merci le bistouri électrique ; réponse de mon chirurgien : ce n’est pas possible, mais il m’a donné une incroyable dose de Biafine que les infirmières me donnaient en massages ;
    2 – superbe quantité de morphine qui m’a valu une autre opération (résection prostatique, dont j’ai appris par la suite que c’était fréquent) ;
    3 – bien que l’opération en elle-même se soit parfaitement passée, je garde des séquelles dont, à partir de maintenant, je vais tenter de me guérir d’une part à l’aide de l’E.F.T., pratique dont je me suis rendu compte des effets merveilleux la suite d’une rage de dents incroyable, d’autre part en tentant de reprendre peu à peu mes activités sportives ;
    4 bien entendu, je ne cours plus, je marche en me traînant, etc.
    Longue vie à la médecine et à la chirurgie… et surtout à l’industrie chimique !

  • DEGUIL dit :

    bonjour je ne suis pas etonnee de la reaction des medecins ils sont trop obtus qu’ils refusent d’ecouter leur patient .pourtant le bon sens devrait prevaloir mais helas ils sont encore persuader de leur savoir .

  • Isabelle Plan dit :

    Bravo pour vos dossiers…

    Il n’est toujours pas inutile de rappeler l’importance du lavage des mains en milieu hospitalier…

    Ci-joint des liens vers l’expérience de l’hôpital universitaire de Genève..

    https://www.lematin.ch/sante-environnement/sante/methode-genevois…/18643129
    trajectoire.ch/didier-pittet-le-gandhi-des-temps-modernes/

    Bien cordialement
    Isabelle

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