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Décidément, la médecine n’avait rien compris aux champignons.

Jusqu’à récemment, les champignons étaient juste des « ennemis à abattre » – pour se débarrasser des mycoses, dermatoses, candida, etc.

Mais on réalise aujourd’hui que certains champignons sont aussi des remèdes sidérants pour guérir !

C’est exactement le même retournement que pour les bactéries.

Au 20ème siècle, les bactéries étaient « l’ennemi suprême », responsable de tous les malheurs.

Puis, les médecins se sont aperçus que notre intestin, notre bouche, notre peau et même nos yeux sont bourrés de bonnes bactéries, essentielles à notre santé globale !

Et aujourd’hui, les gélules de probiotiques (bonnes bactéries) font partie des remèdes les plus innovants découverts ces 20 dernières années !

Eh bien pour les champignons, c’est la même histoire.

Je voudrais vous parler aujourd’hui de leur effet « hallucinant » (c’est le cas de le dire, vous verrez) sur la dépression et l’anxiété.

Mais d’abord, un petit mot sur les pouvoirs étonnants de nos « champignons-médecins » :

Les antibiotiques sont fabriqués par
des champignons !

On l’oublie parfois le premier antibiotique, découvert par Sir Alexander Flemming…

…était produit par un champignon, Penicillium Notatum !

C’est donc un champignon qui a déclenché la plus grande révolution médicale du 20ème siècle !

Pas seulement parce que les antibiotiques ont sauvé des centaines de millions de vie…

…mais aussi parce qu’ils ont transformé la médecine, pour le meilleur… et pour le pire !

Pour beaucoup de gens, les antibiotiques furent la preuve que la « pilule miracle » existe.De fait, ce remède était capable de guérir en quelques jours des maladies épouvantables comme la tuberculose, la pneumonie, la syphilis ou le tétanos !

A côté de cette efficacité stupéfiante, les plantes médicinales et autres « remèdes de grand-mère » semblaient faire pâle figure.

Et c’est ainsi, hélas, qu’on a balayé des siècles de traditions, au profit de la « science » et de la pharmacie chimique.

Mais c’était oublier un petit détail.

La découverte des antibiotiques ne doit rien à la chimie.

Cette substance miracle est créée par la nature.

Si le champignon Penicillium Notatum fabrique des « antibiotiques », c’est pour se protéger lui-même des bactéries pathogènes.

Ce que les scientifiques ont fait, c’est récupérer cette substance à notre profit !

Et c’est la même chose pour tous les antibiotiques !

Lorsqu’ils ne sont pas créés par des champignons…

Ils sont fabriqués par… des bactéries (comme les Streptomyces)… pour se protéger d’autres bactéries !

Bien sûr, il y a bien une « prouesse scientifique » dans cette affaire.

L’industrie chimique a permis de synthétiser et produire en masse ces substances guérisseuses !

Mais elle ne les a pas « inventées » ou « créées chimiquement ».

Je tiens à le répéter : les antibiotiques sont découverts dans la nature… comme tous les remèdes vraiment efficaces !

Et parmi ces remèdes, les champignons font partie des plus excitants pour l’avenir de la médecine !

Ces champignons asiatiques sont très prometteurs contre le cancer !

Il faut dire que les champignons sont des êtres vivants très étranges.

Ce ne sont pas des plantes… parce qu’ils n’ont pas de chlorophylle.

Ce ne sont pas des animaux non plus… puisqu’ils ne bougent pas.

Mais ils ont bien un pouvoir « très spécial » : un champignon peut coloniser des centaines de mètres carrés… à lui tout seul !

C’est peut-être pour cela que les Européens ont longtemps associé les champignons au diable et à la sorcellerie.

En Chine et au Japon, au contraire, la médecine traditionnelle a toujours considéré les champignons comme un ingrédient central pour guérir.

Voilà pourquoi les champignons thérapeutiques les plus étudiés viennent d’Asie… avec des effets très encourageants contre le cancer :

  • Le reishi a été qualifié « d’agent de chimiothérapie naturelle »[1], et son efficacité a déjà été validé sur les adénomes du côlon[2] ;
  • Le maïtaké, surnommé « champion de l’immunité », aurait des effets intéressants contre le cancer du sein[3] ;
  • Quant au shiitaké, il aurait lui aussi des propriétés anti-cancéreuses, au moins in vitro[4].

C’est prometteur, mais il reste encore beaucoup d’études à faire sur ce sujet.

En revanche, il y a une variété de champignons qui a déjà révolutionné la médecine.

Il s’agit des « champignons magiques », parfois appelés « hallucinogènes ».

Magique ! Ces champignons ouvrent les « portes de la perception »

Au départ, ces champignons très spéciaux étaient « mal vus » par les médecins.

Mais comme l’explique le Dr Olivier Chambon, médecin psychiatre, cela vient d’un malentendu :

« Plutôt que d’utiliser le mot « hallucinogène », il faudrait parler de substances « visionnaires », car elles permettent de voir d’autres réalités en élargissant notre champ de conscience.

C’est tout autre chose que des plantes hallucinogènes qui provoqueraient des hallucinations sans existence réelle, ou que des substances stupéfiantes, comme les amphétamines et l’alcool, qui rétrécissent la conscience.

Les substances visionnaires ou psychédéliques permettent, elles, d’éveiller et d’éclaircir la conscience »[5].

La substance « visionnaire » la plus prometteuse à ce jour s’appelle la psilocybine.

Elle est fabriquée par plus de 180 espèces de champignons, partout dans le monde.

Grâce à l’imagerie cérébrale, on a pu observer ses effets extraordinaires sur le cerveau[6] !

Regardez l’image ci-dessous : à gauche, vous voyez les connexions d’un cerveau « normal »… et à droite, les connexions incroyables d’un cerveau sous psilocybine !

A gauche, un cerveau « normal », à droite, un cerveau sous psilocybine (Petri et al/Proceedings of the Royal Society Interface).

Le plus incroyable, c’est que cette substance ne se contente pas d’augmenter la quantité de connexions.

Elle offre aussi un saut qualitatif : la psilocybine connecte certaines régions du cerveau qui ne se parlent jamais en temps normal !

Les scientifiques parlent d’une « expansion de l’esprit », comparable à celle des rêves. On peut dire que la psilocybine ouvre de nouvelles « portes de la perception » !

Et ses effets sur la dépression ne semblent rien moins que miraculeux !

Enfin un remède révolutionnaire contre les dépressions graves !

Une étude fondatrice en a fait la preuve, parue dans le prestigieux Lancet Psychiatry[7].

12 patients atteints de dépressions graves et résistantes aux médicaments, ont reçu deux doses de psilocybine, à 7 jours d’intervalle.

Les patients n’ont eu aucun effet indésirable ou inattendu.

Au contraire, 7 patients sur 12 sont sortis de la dépression… alors qu’ils se débattaient avec la maladie depuis des mois et des mois !

Des effets durables dans le temps, confirmés après plusieurs mois !

Tout cela, avec seulement deux doses, prises sur une semaine !!!

« Il s’agit d’un succès sans aucun équivalent qui pourrait révolutionner le traitement de la dépression », selon Amanda Feiling, de la Fondation Beckley, qui a participé à l’étude.

Le même résultat exceptionnel a été obtenu dans une autre étude réalisée avec 20 patients[8].

Après avoir pris la psilocybine, certains ont dit avoir ressenti une sorte de réinitialisation de leur cerveau…

…Exactement comme le « reset » ou reboot » d’un ordinateur : lorsqu’il se bloque, il suffit parfois de le redémarrer pour que « tout redevienne à la normale ».

Selon le Professeur Robin Carhart Harris, qui a mené cette étude :

« La psilocybine pourrait donner à ces patients le coup de pouce dont ils ont besoin pour rompre avec leur état dépressif, et ces résultats d’imagerie accréditent cette analogie du ‘redémarrage’ »

Voilà ce qui en fait un remède si efficace contre l’angoisse et la dépression… y compris si vous avez un cancer !

Ces champignons fonctionnent A L’INVERSE des anti-dépresseurs !

Dans une autre étude contrôlée, contre placebo, la psilocybine a diminué de 80 % les sentiments dépressifs de patients atteints d’un cancer.

Ce sont des résultats époustouflants et durables, confirmés 6 mois après la prise de psilocybine ![9]

Écoutez plutôt ce qu’en dit le psychiatre Charles Grob :

« Durant le traitement, nous avons observé que les patients étaient presque capables de se séparer de leur identification à la maladie et de se percevoir autrement que comme quelqu’un qui allait mourir.

Ils étaient capables de redonner un sens à leur vie et de retrouver l’identité qu’ils avaient auparavant. »[10]

Ces effets sont spectaculaires car ces substances s’attaquent à la cause de la maladie.

C’est le contraire des anti-dépresseurs, qui se contentent d’agir sur les symptômes, souvent en créant une sorte « d’indifférence émotionnelle ».

La psilocybine fonctionne à l’inverse, puisqu’elle relance la perception émotionnelle de votre cerveau !

C’est ce qu’a prouvé une étude utilisant l’imagerie cérébrale[11] : la sphère du cerveau spécialisée dans les réactions émotionnelles est davantage activée chez les dépressifs ayant le plus bénéficié des effets bienfaisants de la psilocybine :

« Je me suis senti tellement plus léger, comme si quelque chose avait été libéré, c’était une purge émotionnelle, le poids, l’anxiété et la dépression étaient partis », a raconté un des participants ;

« J’ai ressenti un sentiment d’acceptation : plus d’acceptation de la souffrance, de l’ennui et de la solitude », a commenté un autre patient, « une volonté d’essayer d’accepter les moments négatifs mais aussi une nouvelle appréciation des moments merveilleux » [12].

C’est ça, la vraie sortie de la dépression.

Ce n’est pas devenir indifférent à tout et se déconnecter du monde.

C’est commencer à accepter toutes les émotions, bonnes et mauvaises… et c’est exactement ce qu’a réussi la psilocybine !

Malgré Big Pharma, ne vous lancez pas seul !

L’espoir est immense, vous le voyez.

Et pourtant, je suis obligé de vous adresser un message de prudence.

N’essayez jamais seul des « champignons magiques » – faites-vous suivre par un médecin !

Car les champignons « magiques » (illégaux, je le rappelle) contiennent d’autres substances que la psilocybine, moins étudiées.

Ils peuvent causer de vrais « bad trip », des expériences très désagréables, voire dangereuses[13] !

Par contre, si vous êtes accompagné par un thérapeute, ces substances ont l’immense avantage de ne provoquer aucune addiction chimique, aucune dépendance physiologique !

L’idéal, évidemment, serait que ce traitement soit développé partout, accessible à tous.

Mais je crains vraiment que Big Pharma ne l’entende pas de cette oreille.

Le calcul est rapide à faire. Comparez la rentabilité de :

  • deux petites doses seulement d’une substance naturelle comme la psilocybine…
  • … contre des pilules d’anti-dépresseurs brevetés, pris tous les jours, pendant des mois, voire des années !

Je suis sûr qu’ils feront tout pour discréditer la psilocybine et empêcher les études de grande ampleur.

Alors ne soyez pas dupes, et résistez à la désinformation.

Restons connectés, et avançons ensemble vers le progrès médical, le vrai !

Sources :

[1] Ganoderic acids suppress growth and invasive behavior of breast cancer cells by modulating AP-1 and NF-kappaB signaling, Jiang J, Grieb B, Thyagarajan A, Silva D, May 2008, US National Library of Medecine

[2] A water-soluble extract from culture medium of Ganoderma lucidum mycelia suppresses the development of colorectal adenomas, Oka S, Tanaka S, Yoshida S, Hiyama T, Ueno Y, Ito M, Kitadai Y, Yoshihara M, Chayama K., March 2010, US National Library of Medicine

[3] Grifola frondosa polysaccharides induce breast cancer cell apoptosis via the mitochondrial-dependent apoptotic pathway, Zhang Y, Sun D, Meng Q, Guo W, Chen Q, Zhang Y, October 2017, US National Library of Medicine

[4] Mushrooms, tumors, and immunity: an update, Borchers AT, Keen CL, Gershwin ME, May 2004, US National Library of Medicine

[5] Interview publiée dans le journal Plantes & Bien-Etre numéro 16, Septembre 2015

[6] Homological scaffolds of brain functional networks, G. Petri, P. Expert, F. Turkheimer, R. Carhart-Harris, D. Nutt, P. J. Hellyer, F. Vaccarino, October 2014, Journal of the Royal Society Interface

[7] Psilocybin with psychological support for treatment-resistant depression: an open-label feasibility study, Dr Robin L Carhart-Harris, PhDMark Bolstridge, MDJames Rucker, MD †Camilla M J Day, MD †David Erritzoe, MDMendel Kaelen, BScMichael Bloomfield, MDJames A Rickard, PhDProf Ben Forbes, PhDAmanda FeildingProf David Taylor, PhDProf Steve Pilling, PhDProf Valerie H Curran, PhD, Prof David J Nutt, DM, May 2016, The Lancet

[8] Psilocybin for treatment-resistant depression: fMRI-measured brain mechanisms, Robin L Carhart-Harris, Leor Roseman, Mark Bolstridge, Lysia Demetriou, J Nienke Pannekoek, Matthew B Wall, Mark Tanner, Mendel Kaelen, John McGonigle, Kevin Murphy, Robert Leech, H Valerie Curran, and David J Nutt, Ocotober 2017, US National Library of Medicine

[9] Psilocybin produces substantial and sustained decreases in depression and anxiety in patients with life-threatening cancer: A randomized double-blind trial, Roland R Griffiths, Matthew W Johnson, Michael A Carducci, Annie Umbricht, William A Richards, Brian D Richards, Mary P Cosimano, Margaret A Klinedinst, November 2016, Journal of Psychopharmacology, SAGE journals

[10] Guérir grâce aux hallucinogènes, Bouchara Ouatik, Avril 2018, ici Radio Canada

[11] Increased amygdala responses to emotional faces after psilocybin for treatment-resistant depression, LeorRoseman, Lysia Demetriou, Matthew B.Wall, David J.Nutt, Robin L. Carhart-Harris, December 2017, ScienceDirect

[12] Magic Mushrooms Do The Opposite of Anti-Depressants, But That May Be Why They Work, PETER DOCKRILL, January 2018, Science Alert

[13] DÉPRESSION : L’hallucinogène psilocybine pas toujours magique contre l’anxiété, 2016, Santé log

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